La RDC: Sanctuaire des produits électriques de la contrefaçon, selon une enquête

Publié le par citaf

Alors que la République démocratique du Congo (RDC) fait face à la contrefaçon de divers produits, celle liée particulièrement aux produits électriques, n’échappe pas à la règle, constate, depuis quelques jours, la CITAF, à Kinshasa.

La contrefaçon électrique, faisant ainsi de la RDC un sanctuaire de ce fléau se porte bien dans le circuit commercial sur le marché, cela, bien entendu, au détriment des produits authentiques, face aux produits piratés qui circulent en toute impunité sur toute l’étendue du territoire national, renseigne un compatriote, Joe Mondonga dans une étude sur la piraterie des œuvres de l’esprit musicale.

La contrefaçon, indique- t- il, est un acte anti- juridique qui porte atteinte aux droits moraux et patrimoniaux ainsi qu’à l’intégrité de la personnalité de l’auteur, de son œuvre et de ses ayants- droits.

La vente et la distribution d’exemplaires contrefaits de la plupart des produits électriques ne font, justement en RDC, l’objet d’aucun cas de conscience ou de lutte tous azimut dans le chef d’autorités compétentes et de services chargés d’interdire leur importation au pays.

Les produits d’usage courant comme des ampoules, des rallonges, des interrupteurs, des sockets, des fils, des prises, des fusibles modulaires, des disjoncteurs électriques et tant d’autres sont les plus contrefaits. Les consommateurs s’en approvisionnent sans cesse du fait, ils ont une durée éphémère et contraignent ceux qui en sont tributaires à les renouveler.

« C’est révoltant, fulmine de colère Remy Mulonda, un consommateur, rendu malheureux par ces produits qui s’imposent inéluctablement dans toutes les places de négoce de Kinshasa.

« J’ai été victime, le 11 novembre 2012, d’un incendie de ma maison qui m’a complètement réduit à néant, car j’ai tout perdu », se souvent- il. c’est après avoir cherché des causes du dégât que l’électricien faisant partie de l’équipe de l’enquête menée, à ce effet, a révélé que les câbles utilisées, lors de l’installation électrique, n’étaient pas faits de matières appropriées en lieu et place du cuivre », raconte Mulonda.

En effet, il pointe plutôt du doigt le gouvernement qui, par le truchement des ministères de l’Energie, du commerce extérieur et d’autres services spécialisés notamment l’Office congolais de contrôle (OCC), n’initie aucune lutte contre cette gangrène. Il estime qu’au regard de tous les méfaits continuellement causés par cette pacotille, il est temps que les pouvoirs publics s’y penchent sérieusement afin d’endiguer ce mal qui mine toute l’économie du pays et ruine impitoyablement les pauvres consommateurs.

Pour lui, les investisseurs sérieux s’éloigneront de la RDC et hésiteront d’amener leurs capitaux dans le secteur de l’électrotechnique, au risque de travailler à perte.

Absence d’une législation spécifique et cohérente en matière de normalisation

Approché par la CITAF, un cadre de l’OCC qui a requis l’anonymat a laissé entendre que c’est à tort que son office est accusé.

Le travail de l’OCC, a- t- il souligné, consiste à évaluer la conformité au regard des exigences normatives et des règlements techniques qui lui sont dévolu.

« C’est l’absence d’une législation spécifique et cohérente en matière de normalisation qui fait défaut dans le pays », a-t- il reconnu.

Selon cet interlocuteur, la RDC devrait commencer par légiférer en cette matière, en se dotant d’une loi spécifique sur la contrefaçon de ces produits qui entrent dans le pays afin de mettre de l’ordre dans ce secteur.

Quant à la question de connaître la provenance de ces produits tant décriés, il a indiqué qu’ils viennent de partout notamment de certains pays asiatiques, africains et européens, qui semblent avoir trouvé un terrain de prédilection où les auteurs de la contrefaçon réalisent des chiffres faramineux au grand dam des opérateurs économiques tels que les distributeurs des produits électriques de marques Schneider, ABB, Legrand qui sont pourtant en règle.

Il est temps de déclencher une lutte contre les produits de la contrefaçon, en général, et ceux dits électriques, en particulier, recommande le président d’une association des électrotechniciens du Congo, Herman Kahuli. Il demande au gouvernement de règlementer le domaine de l’électricité et de prendre des mesures qui s’imposent pour stopper leur importation sans exception dans l’intérêt de tous.

Ne dit- on pas que l’efficacité d’une norme dépend de son application et de la sanction qui l’accompagne, s’est- il interrogé avant de poursuivre, qu’en est- t- il de la République démocratique du Congo appelés à faire prendre conscience à ses citoyens et a certains opérateurs économiques du secteur de l’électricité sur les dangers de la contrefaçon électrique? C’est aussi là la question que se posent les observateurs avisés !

Constance Tekitila Mafuta in citaf N° 1094 du 10 Mar 2014

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article