Joseph Kabila accusé par l’opposition de se substituer à la CENI

Publié le par cité africaine

«Pour le moment, nous avons débuté l’enrôlement des électeurs depuis le 31 juillet. C’est un processus qui prendra du temps jusqu’à ce que nous ayons un fichier électoral et dès que ce fichier est disponible alors un calendrier électoral sera publié. C’est comme ça que les élections sont organisées. Donc, soyez attentifs, car lorsque la date sera fixée par la CENI, je serai le premier à l’annoncer et vous en serez informés», a déclaré le Président Joseph Kabila Kabange. Il l’a déclaré au cours d’une conférence de presse conjointe avec son homologue ougandais Yoweri Museveni, à Kasese en Ouganda, le week-end dernier.

Il n’en a pas fallu plus pour provoquer une tempête dans le microcosme politique de la RDC. Réunie dimanche, la Dynamique de l’opposition accuse le président de se substitue à la CENI, en violation intentionnelle de la Constitution en son article 221. La Dynamique parle de ‘’ provocation’’ et rappelle à l’intention de l’opinion nationale et internationale qu’en tout état de cause, le préavis constitutionnel court à partir du 19 septembre prochain, conformément à l’article 73 de la Constitution, et se termine le 19 décembre 2016 ; date de la fin du second et dernier mandat du président de la République en exercice. « Qu’il soit entendu que rien, ni personne ne pourra empêcher au peuple congolais de vivre cette année l’alternance démocratique conformément à la Constitution de la République», a dit Freddy Matungulu, le Modérateur en exercice. La Dynamique de l’opposition conclut, par ailleurs, qu’en bloquant le fonctionnement régulier des institutions de la République, en général, et de la CENI, en particulier, la majorité au pouvoir viole intentionnellement les articles 69, 73, 74 et 211 de la Constitution et, partant, se rend coupable de l’infraction politique de haute trahison.

Réagissant de son côté, le président de l’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ), Me Georges Kapiamba considère que « le président Joseph Kabila ouvre d’une manière officielle, la voie au glissement en annonçant que les élections ne seront organisées qu’après l’opération d’enrôlement des électeurs ».

Me Kapiamba indique que le processus électoral a d’ailleurs été déjà biaisé avec le démarrage de l’enrôlement sans un calendrier.

« En tant que société civile, nous rappelons d’abord que les opérations d’enrôlement font partie d’un calendrier électoral. La CENI ne doit pas se lancer à faire l’enrôlement sans avoir préalablement présenté et publié un calendrier », dénonce le président e l’ACAJ.

« A la fois, le chef de l’Etat a dit que l’organisation des élections ne relève pas de la compétence du gouvernement, mais entre-temps, il ajoute que le calendrier ne pourra être publié qu’à l’issue des opérations d’enrôlement qui sont en cours et que nous contestons. Là on annonce un glissement et la CENI a commencé déjà à jouer ce jeu-là, fait-t-il remarquer.

Pour le président du parti MPCR et membre du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement, en annonçant la publication du calendrier électoral au terme de l’enrôlement des électeurs en lieu et place de l’institution concernée, Joseph Kabila s’est fait porte-parole de la Ceni.

«C’est depuis 2012 qu’on savait bien que les élections présidentielles auront lieu en novembre 2016. On n’a jamais donné des moyens à la CENI, bien que chaque année, le Parlement octroie 250 millions de dollars américains. En quatre ans, on serait déjà arrivé à un milliard de dollars», a dit Jean-Claude Vuemba culpabilisant la majorité au pouvoir.

La majorité banalise

Pour la majorité, le chef de l’Etat, garant du fonctionnement des institutions, n’est pas ignorant de ce qui se passe à la CENI et n’aura fait que constater que l’on n’a pas encore identifié le corps électoral et que les élections n’auront lieu qu’après cet exercice. De plus, le président annonce bien que c’est la CENI qui publiera le calendrier électoral, fait-on observer.

« La Céni a donné un timing de 16 mois et un jour pour terminer l’enrôlement des électeurs. Comment on peut aller aux élections au mois de décembre ou septembre ? Comment on peut aller aux élections sans connaître les électeurs ? La Constitution sera respectée de l’article 1er au dernier article. Reporter une élection pour des raisons techniques, ce n’est pas violer la Constitution parce que cela se fait partout au monde. Le chef de l’Etat également, article 70, alinéa 17 est clair : reste en fonction jusqu’à l’instauration du nouveau président élu. Or en décembre, il n’y aura pas de président élu parce que la Céni a dit qu’il n’y aura pas d’élections », explique la Majorité.

Jay F. KUMWAF

Publié dans citaf

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B
je tien a vous félicite pour avoir publie cette fameuse article. Que Dieu vous bénisse
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