Le Conseil de sécurité de l’ONU en appelle à la désignation urgente du nouveau Premier ministre congolais

Publié le par La Cité Africaine

Dans un communiqué de presse publié le 25 février, le Conseil de sécurité des Nations Unies a fermement condamné  les violences observées ces derniers mois dans l’espace Kasaï et en a appelé à la nomination urgente du nouveau Premier ministre et à la mise en place du CNSA.

Voici la substance de ce communiqué en anglais, traduit par les services du journal:

‘’1. Les membres du Conseil condamnent vivement les violences rapportées dans l’espace Kasaï les mois passés. Ils expriment leur préoccupation face aux récentes informations faisant état de violations graves du droit international humanitaire commises par des milices locales dans la région de Kasaï, notamment le recrutement et l'utilisation illégale d'enfants soldats , et les massacres de civils par des membres des forces de sécurité de la RDC, qui pourraient constituer des crimes de guerre en vertu du droit international.

2. Les membres du  Conseil de sécurité rappellent que la RDC porte en premier la responsabilité de protection des civils à l’intérieur de son territoire et a exhorté le gouvernement de la RDC à constamment exercer la plus grande retenue et à l’usage proportionné de la force dans ses efforts de restauration de l’ordre. Ils ont demandé au gouvernement congolais d'envoyer immédiatement une enquête crédible et impartiale sur le lieu et de traduire en justice tous les responsables. Ils se sont félicités de l'annonce faite par le gouvernement à cet égard et ont encouragé la Mission des Nations Unies en République Démocratique du Congo (MONUSCO) à fournir un appui aux autorités congolaises, s’il est demandé, dans la conduite de cette enquête, dont ils suivront le développement très attentivement. Ils ont appelé la MONUSCO à faire un monitoring suivi des abus et violations contre les droits de l’homme et le droit international humanitaire et d’adapter leurs plans de contingentement quant à ce. A long terme, ils ont encouragé l’Etat congolais à poursuivre ses efforts pour étendre l’autorité de l’Etat en assurant une gouvernance crédible, avec des institutions capables, en vue de prévenir et dissuader la violence.

3. Les membres du Conseil de sécurité ont réaffirmé leur préoccupation face aux incursions récentes en RDC des combattants l’ex M23 et ont rappelé les engagements des Etats de la Région sur la paix, la sécurité et la coopération en faveur de la RDC et de la Région. Ils ont marqué leur appréciation du communiqué sanctionnant  la  troisième rencontre des parties tenue le 27 janvier sur le sujet et leur ont demandé de continuer à faire avancer leurs engagements.

4. Les membres du Conseil de sécurité ont réitéré leur ferme soutien à l'accord politique du 31 décembre 2016 en vue d'élections pacifiques, crédibles, libres, justes et inclusives d'ici à décembre 2017, conduisant à un transfert démocratique de pouvoir. Ils ont exprimé leur inquiétude croissante quant à l'absence de progrès dans le dialogue entre les acteurs politiques congolais en ce qui concerne les modalités de mise en œuvre de l'accord.

Ils se sont inquiétés de ce que, deux mois après la signature de l'accord, la nomination d'un Premier ministre présenté par la coalition Rassemblement, ainsi que l'installation d'un nouveau gouvernement de transition et du Comité national de suivi de l'accord (CNSA) n'aient pas encore eu lieu. Ils ont souligné la nécessité de maintenir la bonne volonté politique qui a mené à la signature de l'accord afin d'éviter une plus grande insécurité en RDC.

5. Dans ce contexte, les membres du Conseil de sécurité ont appelé toutes les parties prenantes de la RDC, le président Kabila, la Majorité présidentielle et l'Opposition, à redoubler, de bonne foi, leurs efforts en vue d'une conclusion rapide des pourparlers en cours sur les 'arrangements particuliers' de l'accord, afin de désigner d'urgence un Premier ministre présenté par le Rassemblement, conformément à l'accord du 31 décembre, de mettre en place le CNSA et de mettre en œuvre pleinement des mesures de confiance ». Ils ont rappelé que les questions de sécurité ne devraient pas retarder la mise en œuvre de l'accord et que sa mise en œuvre rapide est importante pour assurer la paix et la sécurité dans le pays.

6. Les membres du Conseil de sécurité ont réitéré leur plein appui à la médiation menée par la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et ont réaffirmé la nécessité pour toutes les parties de soutenir et de participer de manière constructive à ces efforts de médiation.

Ils ont souligné combien il était important que le gouvernement et ses partenaires nationaux prennent toutes les mesures nécessaires pour accélérer sans tarder les préparatifs des élections et pour assurer un environnement propice à la conduite pacifique et inclusive des activités politiques . Ils ont également souligné l'importance de l'inclusion des femmes dans le suivi et la mise en œuvre de l'accord’’.

CITAF

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