Kongo Central: Créer des unités de production agro-alimentaire pour transformer les ananas

Publié le par cité africaine

Le Mayumbe fournit presque à 100 % les fruits d’ananas consommés à Matadi. Après la fête de Saint sylvestre, les marchés de cette ville portuaire sont inondés de ces fruits succulents et préférés par l’ensemble de la population. Mais, pour leur qualité périssable, les ananas ont été vendus à vil prix, surtout dans la semaine du 11 au 16 janvier en cours. Un fruit se vendait entre 200 et 500 FC.

Cette situation est consécutive à l’état des routes et des véhicules dont la plupart tombent en panne entre Mayumbe et Matadi d’une part ou entre Matadi et Kinshasa d’autre part. Beaucoup de transporteurs et de commerçants déplorent d’énormes pertes subies.

Dernièrement à Matadi, trois véhicules mi-lourds en partance pour Kinshasa, grand milieu de consommation de ces fruits, ont déchargé de grands tonnages d’ananas en état de pourriture, faute de moyens de transport en bon état. Les propriétaires de ces marchandises ont liquidé, avec regrets, ces fruits. « Nous ne sommes pas à nos premiers regrets », a renchéri l’un d’eux. Car, a-t-il dit, ils connaissent les mêmes problèmes lorsqu’ils achètent des bananes, des safous pour aller vendre à Boma, à Muanda, à Matadi et à Kinshasa.

Selon un agronome rencontré sur le lieu de vente d’ananas au marché de Mvuadu, le manque d’usines, d’industrie et d’unité de production agro-alimentaire en serait à la base.

L’Etat ne soutient pas les privés, les écoles, les universités afin de leur permettre de jouer un rôle clé visant à relever les défis auxquels le secteur agricole est confronté.

Certains individus ou certaines associations osent aider les agriculteurs pauvres, de protéger leur environnement ou de promouvoir leurs productions mais le manque de crédit et les difficultés d’accès aux marchés constituent le goulot d’étranglement.

C’est pourquoi, il est important de souligner le rôle de création des usines de transformation pour ces fruits périssables comme les ananas, les tomates, les piments, les bananes, les safous et les oragnes. Il y a moyen de récupérer et de recycler tous ces fruits jetés, abandonnés et piétinés dans nos marchés.

Pour un diplômé en chimie alimentaire interrogé, le marché de Lufu nous donne une leçon. Car, beaucoup de vins achetés et consommés par les Congolais ont été fabriqués à base notamment de bananes plantains et de goyaves.

Mauro Tigana

Correspondant particulier

Publié dans citaf

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