Des voies pour réduire le taux de divorce et le nombre de «Faseurs» en RDC
Hier rare et bouleversant, le divorce est aujourd’hui un phénomène banal dans notre société. Avec comme corollaires notamment l’émergence d’une société décousue, des enfants abandonnés dans la rue, etc. Ce phénomène dévastateur ne laisse pas indifférentes les bonnes consciences. Plutôt que de se résigner, elles réfléchissent sur comment en stopper l’élan pour que resurgissent les vieilles belles époques où le mariage était un facteur primordial de développement humain. Au nombre de ces consciences figure Madame Charlotte ZITISADIO NSAKANDA. Et d’abord ce qu’il faut retenir brièvement de sa personne.
Une quadragénaire mariée, mère et gardienne de plusieurs enfants. Fidèle chrétienne de la CEC/Clinique-Matadi et « kilombiste »(choriste du groupe vocal Kilombo, particularité de la CEC) depuis son adolescence, Mme Charlotte accuse de l’encrage dans les valeurs chrétiennes. Celles-ci demeurent au centre de toute son action dans la gestion de sa Maison et de son petit commerce à Matadi. Les décennies d’âge et de mariage lui ont valu une expérience notable sur la vie et, en particulier, sur les foyers conjugaux. Soucieuse d’une société stable et partisane des couples conjugaux sécurisés et respectés, elle a choisi de prévenir et d’orienter ses plus jeunes congénères non encore engagés dans le mariage pour leur éviter des ratés. Et c’est à la CITAF qu’elle a livré ses vues, à bâtons rompus.
Réalités sur l’état des personnes en union.
Le mariage est une institution divine (Gén.2 ;18 et 20-24). Souvent, il s’impose. Moins parce qu’il contribue à perpétuer l’espèce humaine que, davantage, parce qu’il aide à résoudre beaucoup d’autres problèmes. Vu particulièrement sous ce second angle, le mariage unit des personnes d’état différent. A ce niveau, la réalité pour Mme Charlotte qu’il existe trois types de couples : (1) couple des célibataires sans passé conjugal antérieur et sans enfant ; (2) couple des célibataires sans passé conjugal antérieur mais avec enfant chez l’un ou l’autre partenaire ; (3) couple des personnes ayant un passé conjugal pour l’un et/ou pour l’autre partenaire, divorcé(e) ou veuf/veuve, avec enfant. Et quel que soit leur état, les partenaires vivent soit en union sécurisée dite légale, soit en union libre que notre société a baptisée «libala yaka to fanda». Une autre réalité sociétale observée dans nos couples révolte notre interlocutrice : les extravagances auxquelles se livrent certains conjoints à l’endroit de leur partenaire (habillement obscène, infidélité sexuelle, gaspillage des ressources du couple pour des intérêts obscurs,…). C’est ici que, en observatrice intéressée, comme pour emprunter au musicien frère Patrice Ngoy, elle déclare : « j’ai cherché le bon mariage, je l’ai trouvé dans la rue, et la rue dans le foyer ». Voilà toute la confusion !!!... Mais quelle solution face ces réalités ?
Processus et précautions
Puisque l’accent doit être mis sur l’obligation à éviter les ratés, Mme Charlotte recommande la prise en compte obligatoire d’un processus et des précautions. Ceux-ci constituent un ensemble de comportements et d’actions des prétendants pendant les fiançailles, les préparatifs et le mariage en tant que cérémonial.
Comme un retour à la tradition, elle conseille à l’étape fondamentale des fiançailles de réunir les informations nécessaires sur la personne et sa famille en vue de mieux les connaitre. Des questions suivantes, jadis obligatoires dans nos sociétés traditionnelles, devraient intervenir : la personne, a-t-elle des enfants ? Est-elle divorcée ou veuve ? Quelles sont les causes du divorce ou du veuvage ? Quelle influence la famille exerce-t-elle sur la personne ?... Et d’ajouter à l’intention des fiancés : il faut combattre la complaisance, exiger la vérité et éviter la précipitation… Ce n’est pas parce qu’on désire un partenaire qu’on doit se laisser aller sans bien regarder, a-t-elle martelé. Que non !!
En effet, explicite-t-elle, faute d’avoir bien regardé, on peut tomber sur un partenaire au sale comportement ; faute d’avoir bien regardé, on peut s’engager avec un partenaire déjà marié, mais qui ne l’a pas révélé ; faute de vérité, de transparence et d’avoir bien regardé, une union ou un conjoint peut mourir, au propre et au figuré, des mêmes causes ayant emporté le mariage ou le partenaire antérieur… Nombreuses sont les mésaventures qui font cas d’exemple à Matadi et ailleurs à travers le pays, que notre moralisatrice ne peut évoquer ici pour des raisons évidentes de pudeur et de sécurité. Cela dit, les prétendants ne devraient s’accorder de s’unir que si les informations sur l’une et l’autre sont positivement rassurantes. Interviendront alors les préparatifs et, plus tard, la cérémonie de mariage… Voilà pour les préalables qui ne sont que de la pure forme que, bien qu’obligatoire, le futur peut démentir, dans la probabilité d’un comportement hypocrite des fiancés désormais unis par n’importe quelle procédure. Il faut maintenant gérer la vie d’ensemble.
A ce stade, pour Mme Zitisadio, le succès de toute union, légale ou libre, se trouve indiscutablement dans l’observance des valeurs morales chrétiennes que sont principalement la vérité, la transparence, la fidélité, le respect mutuel, le partage, le sens de sacrifice pour son foyer,… et la persévérance (1Cor.13,1-8 ; Gal.5,22). Ces valeurs, socle de la stabilité et de la longévité des unions, constituent un facteur indéniable de viabilité de notre société. Elle est convaincue que leur observance par tous les foyers contribuera à coup sur à diminuer le taux de divorce et le nombre des « Faseurs » en RDC.
Des choix pour la paix du Coeur
Oui, le mariage est un choix qui doit procurer à l’homme un calme intérieur. Pour ce, Mme Charlotte propose des choix et des recommandations. Par rapport à l’état civil des futurs conjoints, elle privilégie l’union des personnes sans passé conjugal antérieur et sans enfant, surtout pour la femme. Par rapport à la nature du mariage, elle exhorte au mariage sécurisé, dont la célébration est conforme aux coutumes de nos familles, aux lois religieuses et aux dispositions légales de notre Pays. Par rapport aux comportements des conjoints : légale ou libre, aucune union ne peut perdurer sans attachement aux valeurs chrétiennes. La fidélité de la femme, l’une des clés, est un de ses forts, car pour elle, « la femme fidèle persévère toujours ». Elle condamne le divorce (1Cor.7,10-11 et 39), qu’elle attribue à la faiblesse d’esprit, aux extravagances et au manque de persévérance des conjoints. Toutefois, puisque cela peut arriver, les divorcés et les veufs/veuves désireux de se remarier, doivent se soumettre aux contraintes du processus et des précautions préalables. Enfin, Mme Zitisadio exhorte la femme mariée à exercer une activité génératrice de revenus pour soulager son mari lors des épreuves. Au Gouvernement de la République, elle demande de créer des emplois ou les conditions de leur création, en vue de permettre l’éclosion de la richesse et d’autres opportunités pour donner aux hommes des moyens d’évité le mariage de « yaka to fanda » ; mais aussi pour donner aux couples de mieux encadrer leurs enfants.
CITAF