Le jazz se fête à l’Institut français de Kinshasa

Publié le par cité africaine

Il se tient à Kinshasa, depuis mercredi 1er juin, la 10ème édition du Festival international de Jazz (Jazz Kif). Cadre choisi : l’Institut français de Kinshasa, Halle de la Gombe. Cette édition s’organise également à l’occasion de la 3ème Semaine française de Kinshasa. Lors de la soirée d’ouverture de Jazz Kif, le groupe Jafrozz, le saxophoniste belge Pierre Vaiana et le Camerounais Blick Bassy ont réellement fait souffler le vent du jazz devant un public nombreux venu de partout. Très satisfait, les amoureux du jazz ont été impressionnés la qualité artistique de Bassy, Vaiana, Le Perc et toute sa bande. La fête était totale.

Pour sa part, Elida Almeida, lauréate du Prix Découvertes RFI 2016, a fait exploser son talent hier jeudi 2 juin, sur la grande scène de la Halle. Elle a proposé au public diverses sonorités et surtout ses compositions chantées en créole sur les rythmes traditionnels de son pays le Cap-Vert.

Une voix puissante à la fois grave

Née en 1993 dans la ville de Pedra Badejo à Santa Cruz, dans l’île de Santiago au Cap-Vert, Elida Almeida fait ses premiers pas dans le milieu rural de Matinho, chez ses grands-parents.

C’est à l’église qu’elle découvre le chant. Elle propose même un programme à la radio locale. Elida aurait aimé être juge ou procureur, sans doute poussée par son sens de la justice et le désir d’aider ceux qui, comme elle, ont souffert de ne pouvoir accéder à des conditions de vie décente. Mais la musique est la source d’une véritable passion. Elle signe sa première composition alors qu’elle est encore lycéenne. Elle y parle déjà de tristesse, mais aussi de ses rêves pleins d’espoir. Son premier album « Ora doci Ora margos » (Moments doux Moments amers) dépeint le vécu de la jeune femme, quand douceur et amertume l’attendaient à chaque étape de sa vie modeste. Auteur et compositeur de la majeure partie des œuvres de ce premier disque, Elida Almeida chante avec une telle vérité qu’elle entraîne tous ceux qui l’écoutent et se reconnaissent dans son vécu.

Des styles diversifiés

La programmation de ce vendredi 3 juin s’annonce très riche. Le Poète, auteur-compositeur, scénariste, acteur-performer d’origine congolaise Baloji et l’orchestre de la Katuba vont, sans nul doute emporter le public au-delà de son imagination. Avec une musique se présentant à la croisée de la musique africaine, de la chanson française, du rap, de la musique afro-américaine, Baloji tient à laisser ses empruntes à l’issue de sa prestation comme il en a l’habitude partout où il passe. Les organisateurs de Jazz Kif avaient raison de diversifier les styles au cours de cette 10ème édition.

Autre rendez-vous que presque tout le monde attend et ne souhaite pas rater est la soirée de clôture qui interviendra ce samedi 4 juin. Là, le musicien, compositeur, arrangeur et chanteur Ray Lema, après plus de 30 ans d’absence au pays, apporte le projet « Nzimbu ». Il ne sera pas seul sur scène. Ray se fera accompagner par des artistes talentueux à savoir le guitariste brésilien Rodrigo Viana et les chanteurs Ballou Canta et Freddy Massamba. Ces derniers vont explorer les sources de la musique des deux rives.

Parlant de l’organisation de ce festival qui célèbre ses 10 ans, ce qui n’est pas facile en République Démocratique du Congo, l’initiateur de Jazz Kif, Paul Ngoie dit Le Perc impute ce succès à la détermination de l’ensemble de l’équipe. « C’est d’abord croire en ce que l’on fait et aussi avoir la volonté de le faire. On se dit qu’on va le faire chaque année. Donc, il y a une équipe qui est déterminée à travailler. A côté de tout cela, il y a surtout notre sponsor principal qui nous aide à réaliser l’événement chaque année », a-t-il dit dans une interview à Eventsrdc.com.

Les ambitions des organisateurs restent les mêmes : travailler davantage dans la promotion de Jazz Kif pour le vendre à l’international et le faire devenir un événement culturel phare de Kinshasa.

Benj MIRADI

Publié dans citaf

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article