Ouverture de la session parlementaire/ Aubin Minaku : ‘’ Aucune résolution du dialogue ne devra remettre en cause les prérogatives des Institutions de la République’’

Publié le par La cité africaine

Les deux chambres du Parlement ont ouvert hier jeudi la session ordinaire de septembre consacrée traditionnellement au Budget de l’Etat pour l’exercice suivant. L’ombre des travaux du dialogue politique national inclusif dont les travaux sont en cours à la Cité de l’UA a plané sur le Palais du peuple.

Dans son mot d’ouverture, le président du Sénat, Léon Kengo wa Dondo, a exprimé jeudi 15 septembre son ferme espoir de voir le Dialogue politique honorer le vœu de la population, « qui tient au respect de sa Constitution et des institutions qui en sont issues ».

« Le Dialogue politique n’étant ni un Parlement ni une Assemblée constituante, nous espérons qu’il agira dans le cadre de ses limites », a-t-il indiqué à l’ouverture de la session ordinaire consacrée au budget de l’Etat 2017.

Kengo wa Dondo a salué un compromis dégagé sur la séquence des élections en RD Congo.

« La voie de sortie est celle de l’organisation couplée de l’élection présidentielle et des élections législatives nationales et provinciales. Les élections locales pourraient également y être incluses, suivant la capacité de la CENI (Commission électorale nationale indépendante) à résoudre les contraintes techniques et financières qui s’y posent », a noté le speaker du Sénat.

De son côté, le président de l’Assemblée nationale a insisté pour dire : ‘’Avant, pendant et après le dialogue, tout- et alors tout- doit se faire conformément à notre constitution’’. Aussi, souligne-t-il, ‘’aucune des résolutions du dialogue national, quelle qu’elle soit, ne devra s’affranchir du corpus constitutionnel’’.

Morceaux choisis du discours du président Aubin Minaku à l’ouverture de la session de septembre

‘’ Avant toute chose, vous me permettrez de vous annoncer la présence parmi nous d’un invité de marque de l’Assemblée nationale, Son Excellence Fernando Do Santos, président de l’Assemblée nationale de la République d’Angola. Monsieur le président de l’Assemblée nationale de la République d’Angola est accompagné d’une délégation des députés de son pays. Je demande au protocole de bien vouloir les conduire au podium pour être salués par leurs pairs de la République Démocratique du Congo. …

Monsieur Fernando est né le 5 mars 1952. Il a été nommé Premier ministre en novembre 2002. Il a auparavant exercé la charge de ministre de l’Intérieur. Resté Premier ministre jusqu’au 30 septembre 2008, date à laquelle il devient président de l’Assemblée nationale. Il a également été vice-président de la République….

Le peuple de la République Démocratique du Congo entretient avec celui de la République d’Angola des liens qui ne sont pas que ceux d’un simple voisinage. Ce sont des liens de fraternité qui ont traversé des siècles et qui se consolident davantage avec le temps. C’est donc un immense plaisir que nous vous accueillons ce jour, ainsi que la délégation qui vous accompagne dans cet hémicycle. Au nom du peuple congolais que nous avons l’honneur de représenter, nous vous remercions de ce déplacement qui démontre à suffisance votre volonté de contribuer significativement à la consolidation des relations entre nos deux institutions et nos deux pays….

Votre visite hier, juste après votre arrivée, au siège du forum parlementaire de la gouvernance internationale pour la Région des Grands Lacs dont vous assumez actuellement la présidence témoigne également de votre volonté d’œuvrer pour un parlementarisme multilatéral et agissant. Je salue votre action et votre ouverture d’esprit. ..

La présente session sera budgétaire. Dès lors, priorité sera accordée à l’examen de la loi des finances 2017, qu’il revient au gouvernement de déposer au bureau de notre chambre, dans le respect des délais requis par la constitution et la loi 20 juillet 2011 relative aux finances publiques. L’examen de cette loi de finances pour l’exercice 2017 intervient dans un contexte national caractérisé par les assises du dialogue politique national inclusif, la poursuite de l’opération d’enrôlement des électeurs. Ce contexte est aussi marqué par le ralentissement de l’activité économique et le fléchissement du niveau des recettes publiques dus à la baisse des prix des matières primaires dont dépend principalement l’économie de notre pays.

De tout temps, l’histoire nous enseigne que toutes les fois que notre pays a été confronté à des défis majeurs, la sagesse a toujours commandé le recours aux vertus du dialogue. Dialoguer pour nous congolais n’est pas une option ; ce n’est pas qu’un devoir républicain et citoyen. C’est toute une culture. Notre histoire n’est –elle pas chargée de dialogues depuis la veille de son indépendance ? Souvenons-nous de la Table ronde de Bruxelles, du Conclave de Lovanium, des conférences de Coquilhatville et de Tananarive, du Dialogue inter Congolais de Sun city.. Et j’en passe. C’est dans cet esprit que les institutions politiques et les forces vives de notre nation ont pris part aux concertations nationales en vue notamment de mettre fin au cycle infernal des violences à l’Est du pays, de conjurer toute tentative de déstabilisation des institutions, et d’accélérer le développement du pays dans la paix et la concorde.

C’est également dans le même esprit que tirant les leçons des actes de violences et de contestation qui ont émaillé les scrutins de 2006 et de 2011, et soucieux de créer un environnement politique susceptible de contribuer à la paix, à la stabilité et à la cohésion nationale, dans la perspective de la tenue des prochaines élections, le président dent de la République , chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange a pris l’initiative de convoquer le Dialogue politique national inclusif , avec comme toile de fond, ‘’ l’organisation d’un processus électoral apaisé, complet, inclusif , crédible et conforme aux standards internationaux’’.

Voilà pourquoi je voudrais ici lui rendre un hommage appuyé pour avoir perçu, il faut le lui reconnaitre, la nécessité et le bien fondé de rassembler les Congolaises et les Congolais autour d’une même table afin qu’ils puissent discuter de l’avenir électoral de leur pays. L’Histoire lui en saura gré.

Je voudrais aussi saluer chaleureusement l’attitude digne et patriotique du peuple congolais dans son ensemble qui reste résolument attaché aux valeurs de paix, d’unité nationale et du dialogue. C’est grâce à lui que tous les espoirs sont permis, et que la République Démocratique du Congo peut en toute sérénité poursuivre sa marche vers des horizons meilleurs. Je souhaite également, dans le même chapitre, exprimer la reconnaissance de la représentation nationale à l’endroit de nos partenaires de la communauté internationale qui ont toujours su être là où il le faut afin de nous apporter leur soutien et leur accompagnement. Qu’ils en soient remerciés.

Je demeure profondément convaincu que les conclusions de ce forum du dialogue national politique inclusif qui tend vers sa fin permettront sans nul doute à notre pays de disposer d’un schéma électoral clair et précis à même de nous amener vers un processus électoral véritablement démocratique. Oui, les élections il y en a eu ! Oui les élections il y en aura ! Je saisis cette opportunité pour solennellement proclamer à nouveau notre foi profonde aux valeurs républicaines partagées par la plupart des nations civilisées. Avant, pendant et après le dialogue, tout- et alors tout- doit se faire conformément à notre constitution. Mais, qu’on se le tienne pour dit, le respect de la loi fondamentale du pays signifie aussi respecter tout le corpus constitutionnel, de bout en bout, dans sa lettre comme dans son esprit, et aussi, par prolongement nécessaire, ainsi qu’il en est dans toutes les démocraties modernes, dans leur consécration jurisprudentielle et prétorienne ancrée dans les arrêts de la Cour constitutionnelle. Respecter la constitution ne signifie-t-elle pas aussi respecter les prérogatives constitutionnelles de chaque institution, stricto et lato sensu ? Du gouvernement comme de la Commission électorale nationale indépendante, du Parlement comme du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication ? Aussi, aucune des résolutions du dialogue national, quelle qu’elle soit, ne devra s’affranchir du corpus constitutionnel perçu dans sa triple dimension ainsi décrite. Aucune d’elles, je le souligne. Cependant toutes, sans exception, devront considérer et respecter les prérogatives de toutes les institutions de la République’’. …

D’autre part, le président Léon Kengo wa Dondo a appelé les acteurs politiques congolais à ne pas se voiler la face, devant les multiples défis de diversifier les activités économiques.

« Les ressources publiques ne peuvent augmenter que grâce à une politique de diversification de l’économie. (…) Le gouvernement est invité à faire de la diversification de l’économie une véritable priorité », a fait savoir Kengo wa Dondo.

Dans le même ordre d’idées, le président de l’Assemblée nationale a noté que la RD Congo fait du secteur privé « le moteur de la croissance » et poursuit les réformes nécessaires pour améliorer le climat des affaires et mettre en œuvre le Traité de l’OHADA et ses actes uniformes.

Il a demandé aux députés nationaux d’aider le gouvernement central à répondre à toutes les attentes, en essayant d’améliorer les infrastructures de base, de poursuivre la diversification de l’économie, de renforcer la production énergétique, la réforme de la TVA et de relancer le secteur privé par des crédits à court et à long terme à des taux préférentiels.

Le speaker de la Chambre basse a jugé capital « d’examiner minutieusement le projet de loi de finances pour l’exercice 2017 et de l’approuver objectivement sur base de l’approbation du rapport de la reddition des comptes pour l’exercice 2015 ».

Jay KUMWAF

Publié dans citaf

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