Matata Ponyo: Le parcours d’un grand commis de l’Etat.

Publié le par La Cité Africaine

Voici cinq ans que ça dure. Nommé à la tête du Gouvernement par le Président Joseph Kabila au lendemain de sa victoire aux élections de 2011, Augustin Matata Ponyo, s’apprête à passer le flambeau du Gouvernement à son successeur qui doit provenir de l’Opposition au terme de l’accord politique du 18 octobre dernier, signé entre la Majorité et une partie de l’Opposition, au terme d’un dialogue politique. Ancien ministre des Finances dans le gouvernement Muzitu et ancien Directeur Général du BCECO, une technostructure adossée au ministère des Finances, Matata Ponyo "Mapon" n’est pas  de ceux qu’on peut qualifier de pur produit de l’appareil politique de la majorité au pouvoir. Son élévation au poste de Premier ministre semblait relever à l’époque d’un choix délibéré du Chef de l’Etat, et non du souhait d’une majorité parlementaire qui de notoriété publique, n’a fait que le tolérer durant tout son mandat.

A quelques jours de son départ programmé, il vient de déposer devant la Chambre basse du Parlement, le projet du budget de l’Etat pour l’exercice 2017, alors que la classe politique autour de lui, ne semble se préoccuper que de son positionnement dans le nouvel environnement politique qui se profile à l’horizon. Un budget par ailleurs fortement réduit à la baisse du fait de la morosité de la conjoncture mondiale qui frappe toutes les économies africaines. En cinq ans de présence à l’Hôtel du Gouvernement, Augustin Matata a acquis une solide stature de grand commis de l’Etat, qui lui permet aujourd’hui de sortir la tête haute, avec  la satisfaction du devoir accompli, en dépit de nombreuses embûches auxquelles il a dû faire face durant son parcours.

A son accession à la Primature, il avait hérité d’un cadre macroéconomique favorable caractérisé par l’aboutissement du processus d’effacement de 90% de la dette extérieure du pays et d’une stabilité monétaire, qui lui a permis de poser au jour le jour de solides fondations d’une économie moderne.  C’est avec lui que la Rdc a renoué avec la construction de nouvelles routes, la modernisation des infrastructures aéroportuaires, la réunification du territoire national par routes, ainsi que la renaissance de certaines compagnies nationales qui se trouvaient déjà dans un état de quasi-faillite comme la SNCC, la SCTP, ou encore Congo Airlines. Et c’est grâce à l’amélioration de la qualité de la dépense et à sa lutte constante contre le coulage des recettes que le budget de l’Etat a connu une constante augmentation d’année en année.

Aujourd’hui à l’heure du bilan, force est de reconnaître que contre vents et marée, Matata Ponyo a semé son empreinte sur le devenir d’un pays en voie de refondation. Des écoles, près de six cents, des hôpitaux ou encore des réseaux de voirie sont sortis de terre sur toute l’étendue du territoire national sous sa conduite, et les fonctionnaires et agents de l’Etat lui doivent des salaires améliorés et payés à l’échéance par voie bancaire. Mais il faut dire que sans le soutient toujours renouvelé du Président de la République sur son action, le natif du Maniema n’aurait pas tenu le coup si longtemps, tant les chausse-trappes et les coups-bas dont la plupart venus de sa propre famille politique, n’ont manqué sur sa route. Mais l’homme est toujours resté droit sur ses bottes, sourd aux critiques, serein même dans la tourmente, et toujours fidèle à son programme. Dans les jours qui viennent, l’homme va certainement quitter la tête du Gouvernement comme l’exige la donne politique du moment. Mais il ne fait pas de doute que le Chef de l’Etat qui l’a vu à l’œuvre avec autant de maîtrise et de savoir-faire, voudra le garder sous le coude pour des nouvelles missions au service de la République.

LOLO LUASU B.

Publié dans citaf

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article