La marginalisation des personnes vivant avec handicap : cas de milieux ruraux du Kongo Central

Publié le par La Cité Africaine

On vient au monde sous plusieurs formes. Il y a des enfants qui naissent normaux et qui deviennent des anormaux sous diverses formes. Des adultes ne font pas non exception de cette règle générale. On peut devenir handicapé pour plusieurs raisons directes et indirectes telles que les accidents, les maladies, la mauvaise prise en charge, les guerres, les anomalies congénitales, la négligence dans le respect du système vaccinal… 

Si on pouvait demander à tout un chacun de déterminer son statut par rapport à toutes sortes d’handicaps, personne – alors – personne n’acceptera de vivre dans le second statut. Mais, comme cela n’est pas de la volonté humaine.

Dans chaque environnement où vivent des familles se comptent des milliers de personnes vivant avec handicap. Elles sont nombreuses tant dans de grands centres tout comme dans des milieux ruraux. La province du Kongo Central a ses nombreuses personnes vivant avec handicap enregistrées tous les coins et recoins. Elles mènent une vie de misère et de pauvreté. La plupart de ces personnes vivent de la mendicité forcée et bousculent tout le monde pour avoir de quoi mettre sous la dent. Elles arpentent tous les bureaux administratifs, les magasins et boutiques à la recherche des âmes sensibles pouvant ne fût-ce que les assister avec un peu d’argent. D’autres le font avec violences et menaces. C’est le cas de certaines personnes vivant avec handicap ayant servi sous le drapeau. A Matadi, chef-lieu de la province du Kongo Central, ces quelques personnes vivant avec handicap surtout la gent féminine sont régulièrement aux abords de l’hôtel Métropole entrain de tendre la main à qui peut leur donner quelque chose. Elles y sont avec leurs enfants. D’autres personnes avec handicap physique ont la chance d’avoir appris un métier tel que la coupe-couture, la cordonnerie, etc… La présence de la structure religieuse des Sœurs de la Charité appelée « Nzo a Nsalasani » au quartier Ville Haute dans la commune de Matadi est venue soulager surtout les jeunes filles handicapées physiques qui sont formées dans la coupe-couture pour leur prise en charge à l’issue de leur formation.

Si dans certains grands centres, les personnes vivant avec handicap d’un certain âge peuvent se débrouiller tant bien que mal, il n’est pas le cas avec celles qui vivent dans des milieux ruraux.

Ces dernières sont dans une misère et un abandon inqualifiables du fait de leur état. Les jeunes handicapés ne savent à quel saint se vouer. Elles sont victimes d’une certaine marginalisation. D’ailleurs, elles sont malheureusement considérées comme des bois morts. C’est-à-dire des personnes inutiles à la société. Des personnes qui ne peuvent rien apporter à leurs familles respectives. En ce qui concerne leur scolarité, n’en parlons. Un petit tour dans certains milieux ruraux dégagerait la vérité de nos propos sur l’abandon de ces personnes qui n’on nullement acceptées de vivre sur cette terre des hommes dans cet état.

Somme toute, cette marginalisation, a laissé entendre un parent d’un enfant vivant avec handicap, tire son origine même de l’Etat. Ce dernier n’a pas mis en place des structures solides pour l’encadrement de ces personnes issues surtout des familles pauvres. Celles qui ont la chance d’être nées dans des familles nanties sont prises en charge. Elles suivent des cours dans des établissements où les enseignements ont été spécialement conçus pour ces personnes notamment les sourds-muets, les aveugles, les enfants mentalement retardés, les mongols, les malentendants, etc… Et, d’autres attendent le retour du Christ pour solliciter sa grâce afin de les  guérir de tous ces handicaps.

 

Pour la socialisation et contre la marginalisation des personnes vivant avec handicap

Heureusement qu’il y a des personnes de bonne volonté et des structures qui continuent à plaider pour la prise en charge de ces personnes vivant avec handicap. Car, parmi ces personnes, il se compte celles qui ont étudié et dont les performances sont reconnues partout où elles sont appelées à intervenir. On trouve des magistrats, des avocats, des ingénieurs, des informaticiens, des webmasters, des imprimeurs, des journalistes, des ministres de Dieu, des administratifs de première classe, des musiciens de renom, des concepteurs des plans, de grands professeurs … Cette marginalisation est le cheval de bataille de tous les leaders qui sont des porte-paroles des personnes vivant avec handicap. Parfois si pas très souvent, elles ne sont pas acceptées dans des sociétés et entreprises pour l’embauche. C’est ce qui se  constate, a fait remarquer une personne devenue handicapée à cause d’une erreur d’injection dès l’enfance. On ne doit pas oublier que ces personnes sont des personnes à part entière qui ont également droit à la protection sociale. Une maman habitant un village du secteur de Ngufu dans le territoire de Madimba n’a pas mis sa langue en poche pour dire à haute voix que les enfants handicapés sont des charges que Dieu leur a confiées mais qui ne sont pas pris en compte par la société. Comment faire étudier un enfant handicapé, a-t-elle poursuivi, pendant que ceux qui sont dans le même état dans de grands centres ne trouvent pas d’emplois alors qu’ils bourrés de diplômes et sont formés dans des centres professionnels de renom. Cette lamentation est à prendre en compte par les décideurs. Ils doivent tourner les yeux vers les milieux ruraux pour voir combien de jeunes vivant avec handicap qu’on pouvait récupérer à travers certains métiers pour qu’ils ne continuent pas à trop peser dans leurs pauvres familles respectives.

A une certaine époque où l’esprit caritatif hanté tout le monde, il est reconnu que les missionnaires tant protestants que catholiques et des Ong se chargeaient de toutes ces personnes vivant avec handicap. Aux jeunes, on leur apprenait à lire, écrire et compter. Ce n’est vraiment plus le cas au jour d’aujourd’hui où tout le monde crie à la crise mondiale. De l’assistance,  autres aides et interventions en provenance de l’étranger ne viennent plus quand bien une partie était détournée. Les personnes vivant avec handicap sont d’avis que le nouveau gouvernement qui ne lésinera pas sur les moyens pour prendre en considération cette catégorie de citoyens et citoyennes. A cet effet, il faudrait que le ministère des affaires sociales sache jouer son rôle dans la socialisation et l’encadrement de ces personnes. Plaise au Ciel que cette même catégorie qui végète dans nombre de milieux ruraux du Kongo Central ne soit pas oubliée dans tous les programmes à mettre en place pour corriger certaines prises de décisions. C’est une interpellation valant son pesan d’or pour que demain ne soit plus comme hier dans la gestion des personnes vivant avec handicap. Il faut que les personnes vivant avec handicap qui, par la grâce divine, des facilités pour entrer dans tous les circuits des décisions ne se découragent pour faire entendre leur voix et arracher leurs droits en tant que citoyens d’un pays démocratique avec toutes les catégories d’habitants sans exception aucune.

L.N.

Publié dans citaf

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