Le peuple congolais revendique haut et fort son droit à des élections crédibles

Publié le par La Cité Africaine

1. Puisque le processus électoral en cours ne conduira pas à la paix, à la stabilité du pays et de la région, le travail de la CENI,  18 mois après la date constitutionnelle des élections n’ayant abouti qu’à des résultats plus que décevants :

  • un fichier électoral non fiable  avec plus de 6 millions d’inscrits sans  empreintes digitales et quelques milliers de cartes d’électeurs vierges disparues ;
  • des listes contestées et piégées des partis et regroupements politiques admis à la compétition électorale ;
  • l’exclusion plus que suspecte de la présence des experts internationaux ;
  • l’imposition au souverain primaire d’une machine à voter non consensuelle et non prévue par la loi comme mode électoral  incontournable.

2. Puisque cette période préélectorale dont l’environnement aurait dû être assaini,  comme l’exigeaient l’accord de la Saint Sylvestre et les résolutions pertinentes des Nations- Unies, continue à être envenimée par :

  • l’instrumentalisation de l’appareil judiciaire, la police, les services de sécurité à des fins partisanes ;
  • un climat politique tendu du fait du maintien des opposants et acteurs de la société civile en exil, ainsi que de l’incarcération dans la durée des prisonniers politiques et d’opinion parmi lesquels des jeunes des mouvements citoyens ;
  • l’exclusion des Congolais de l’étranger de leur droit civique ;
  • la recrudescence des violences et violations des droits de l’homme, et la persistance d’une misère intolérable dans certaines régions du pays , comme au Kasaï, en Ituri et au Nord-Kivu ;
  • le bradage systématique et généralisé du patrimoine national et des ressources naturelles du sol et du sous-sol du pays considéré comme totalement privatisé.

3. Puisque le président Kabila, au pouvoir depuis 2001, élu en 2006 , réélu en 2011, en fin de mandat depuis 2016, semble se préparer activement à poser sa candidature pour un 3ème ou 4ème mandat en 2018, compte tenu de son silence sur les déclarations et affiches de ses partisans, le CLC  prévient l’opinion que, si cet acte est posé de manière effective, le président Kabila aura violé et trahi publiquement son serment constitutionnel.

 

4. En conséquence, à dater de ce jour du dépôt de sa candidature, le CLC se verra automatiquement dans l’obligation :

  • d’inviter le peuple congolais à ne plus le reconnaitre comme chef de l’Etat légitime et la communauté internationale de ne plus le considérer comme le représentant légal et légitime de ses intérêts.
  • de décréter le mois d’août ‘’mois d’actions combinées de marches pacifiques , de sit- in , de villes mortes, de grèves généralisées et d’actions de désobéissance civile  sur toute l’étendue de la République, en vue d’obtenir la démission du président Joseph Kabila et de son gouvernement devenus de véritables obstacles à des élections crédibles, transparentes et apaisées.
  • de convier à la plus grande prudence les investisseurs tant nationaux qu’internationaux qui seraient tentés de conclure avec ces autorités illégitimes des contrats ou conventions quelconques portant sur les ressources naturelles ou le patrimoine du pays  , de surcroit sur base d’un code minier promulgué dans des conditions suspectes.

5. Le CLC considère qu’il est encore temps de sauver ce qui peut l’être  encore de ce processus par : le non dépôt de la candidature du président Joseph Kabila pour un nouveau mandat ; le retrait total et immédiat de la machine à voter ; la mise en œuvre des recommandations de l’OIF relatives au fichier électoral ; l’implication par la CENI des experts internationaux dans l’accompagnement technique du processus électoral ; la fin de l’instrumentalisation de l’appareil judiciaire, de la police et des services de sécurité ; l’application stricte des mesures de décrispation politique préconisées  par l’accord de la Saint Sylvestre.

 

6. L’heure étant grave, la paix et la stabilité du pays ainsi que de la sous-région étant menacées, le 9 août 2018 , le CLC lancera soin appel à la mobilisation générale de toutes les forces vives de la nation pour ses premières grandes actions qui se tiendront  les 12, 13 et 14 août 2018 sur toute l’étendue de la République afin de sauver la démocratie en péril.

A l’ensemble de notre peuple, le CLC demande de demeurer vigilant, mobilisé et solidaire, chrétiens, croyants et hommes de bonne volonté.

Pour sauver la Nation en péril : prêtres, pasteurs, et imams, travailleurs, fonctionnaires, commerçants, étudiants, chômeurs, chauffeurs de taxi ou de bus ; associations des femmes, des jeunes, et des sportifs ; mouvements citoyens ; femmes et hommes politiques et de la société civile ; Congolais du pays et de la Diaspora, plus que jamais, prenons notre destin en mains pour créer des conditions de paix véritable dans notre pays  et libérer l’avenir pour le bonheur de tous. .

Car l’heure de la vérité a plus que sonné !

 

Fait à Kinshasa le 7 juillet 2018

Pour le CLC

Jonas Tshombela Prof Isidore Ndaywel, Prof Justin Okana, Julien Lukengu, Gertrude Ekombe, Franklin Mbokolo

Publié dans citaf

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