Pourquoi les associations ethno-tribales ne participent-elles pas au développent durable de leurs terroirs ?

Publié le par citaf

Depuis plusieurs décennies où le pays s’est enkysté dans une spirale de pauvreté et de misère, l’homme congolais a trouvé des stratégies pour jouer à la socialisation ethno-tribale. Il comprend que pour combattre cette pauvreté collective surtout pendant les cas de malheur précisément le décès ou encore la maladie, la thérapie est à trouver dans les associations ethno-tribales. On trouve çà et là des regroupements des individus par territoire. Les originaires de tel ou tel autre territoire se sont constitués en association. Chacun d’eux a une sa devise. L’entraide mutuelle est le mot-clé. Ces associations se font plus remarquer dans des milieux urbains où des membres se cotisent chaque mois. A la fin de l’année, la cagnotte collective est déballée dans le cadre des retrouvailles de la St Sylvestre. L’initiative n’est pas si mauvaise. Elle est à encourager dans la mesure où beaucoup d’indigents sont assistés tout comme d’autres personnes qui s’y adhérent par sympathie. Beaucoup de cas de personnes mortes accidentellement et placées pendant plusieurs mois à la morgue ont été enterrés par les leurs par le fait qu’on les a identifiées appartenant à tel ou tel autre coin du pays. Les exemples sont lésion. Au-delà de cet aspect purement philanthropique que tout le monde ne cesse de saluer, il se dégage un autre phénomène de grande importance tant de fois négligé ou encore oublié, c’est le manque criant d’une politique axée sur l’intervention à impact visible en faveur du développement durable de tous ces milieux ruraux d’où sont originaires les membres de ces associations qui pullulent dans les centres urbains. Il n’y a pas de politique liée à cet exercice qui entre également dans la transformation des milieux ruraux. Il est bien beau et bon de se regrouper en milieu urbain pour s’entraider, mais il est aussi mieux de tourner les yeux vers les terroirs d’origine. Il est orthodoxe que ces regroupements associatifs puissent revoir leurs missions et objectifs qui ne devront pas seulement se concentrer sur l’organisation des manifestations festives et réceptions à l’occasion de la nomination ou de la promotion tel ou tel autre originaire à la tète d’une entreprise ou d’une institution pour, enfin, le prendre en otage. Que non. Le Né Kongo est sociable. Mais il faut que cette sociabilité aille jusqu’à la transformation de son milieu pour ne pas continuer à croire en l’existence de l’Etat-Providence. Ce temps-là est déjà dépassé. Créer des associations pour n’enterrer que des morts, c’est un vilain jeu qu’il faut changer avec amendements. On doit voir aussi le développement des vivants et de leur environnement de vie. Ainsi donnera-t-on un sens réel à toutes ces associations et regroupements ethno-tribaux ayant pignon sur rue dans nos milieux urbains.
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