Rencontre avec les ambassadeurs étrangers Kabila : la marque d’un leadership responsable!

Publié le par citaf

Joseph Kabila Kabange a conféré le week end dernier, au Palais de la Nation avec tous les ambassadeurs accrédités en RDC ainsi que le Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations-Unies et patron de la MONUSCO. Ont également pris part à cette rencontre : le président de l’Assemblée Nationale, l’Hon Aubin Minaku ; le président du Sénat, l’Hon Léon Kengo wa Dondo ; le ministre des Affaires Etrangères et Coopération Internationale, Raymond Tshibanda ; le ministre de l’Intérieur, Richard Muyej ; le ministre des Médias, Lambert Mende Omalanga ; le directeur de cabinet du président de la République, Gustave Beya Siku. D’aucuns ont réduit la rencontre en une sorte de coup de semonce de Kabila aux ambassadeurs pour rappeler à leur attention et à sa stricte observance le sacro-saint principe diplomatique de la non ingérence dans les affaires intérieures des autres Etats. En réalité, il s’agit plus que de cela. La rencontre avec les ambassadeurs est à replacer dans le cadre global d’une politique visant à mettre de notre côté toutes les chances et tous les ressorts pour booster le développement de la RDC et conduire ce pays vers le statut, d’abord de pays à revenu intermédiaire d’ici à 2020, et ensuite de pays émergent à l’horizon 2030. Il s’agit dès lors de tirer les leçons du passé et de se prémunir contre les coups de la Cinquième colonne et leurs acolytes. Joseph Kabila s’est présenté d’abord comme un homme heureux d’avoir réussi à éventer le complot de la déstabilisation de la RDC, complot caractérisé par des invasions de troupes étrangères, des rébellions et des séditions plus ou moins téléguidées. Pour le chef de l’Etat, la victoire militaire de novembre 2013 sur les forces négatives du M23, porte flambeau de la déstabilisation de l’Est de la RD Congo, alliée à la neutralisation en cours de l’ADF-NALU, de la LRA et des FDLR illustre bien que notre pays est sur une bonne voie pour sa pacification et sa stabilité. Le chef de l’Etat s’est également félicité de la tenue, fin 2013, des Concertations nationales à l’effet de construire la cohésion nationale face aux défis multiformes de la paix et du développement. Ce rendez-vous citoyen avait abouti à une série de Résolutions pertinentes en cours ou en voie d’application, comme la loi d’amnistie, contribuant ainsi à décrisper l’atmosphère politique. Il s’est aussi réjoui de constater que les institutions publiques fonctionnent normalement. Il a néanmoins confirmé la mise en place bientôt du Gouvernement de cohésion nationale tel que voulu à l’issue des Concertations. Pour autant, le chef de l’Etat a d’attiré l’attention du Corps diplomatique sur le lien de causalité qui existe entre la paix et l’amélioration de la situation des droits de l’homme dans le pays. De même, il a épinglé le développement économique comme un remède efficace à la déstabilisation, compte tenu du fait que la pauvreté est également un facteur de violence. Dans ce cadre, tout en exprimant sa satisfaction devant l’amélioration constante de la situation macro-économique du pays, le président de la République a fait part à ses invités de sa détermination à rattraper le temps perdu en guerres, séditions et destructions. Il leur a demandé d’aider la Rdc en appuyant les nouveaux investissements qui sont possibles maintenant du fait du retour de la stabilité. Qui est avec la RDC et qui est contre la RDC ! Le président en est ensuite venu à ce qui peut être considéré comme le noyau de sa rencontre avec les ambassadeurs. Le chef de l’Etat a en effet souligné que, dans ce monde d’interdépendance, la paix autant que le développement économique du pays ne dépendait pas que de la Rd Congo. Raison pour laquelle, pour y parvenir, il faut s’assurer de la bonne foi de ceux des pays voisins qui sont devenus des acteurs clés dans les perturbations vécues à l’Est du Congo. Mais aussi il est capital que nos partenaires extérieurs d’Occident notamment jouent franc jeu. L’heure est venue où la RDC doit s’assurer qui sont véritablement ses amis et ne pas se contenter de paroles et de proclamations d’intentions souvent en contradiction avec les actes posés envers la RDC. C’est dans cet ordre d’idées qu’il a évoqué, pour les déplorer et s’en préoccuper, les expulsions brutales, sans avertissement et sans ménagement, des Congolais du territoire du Congo-Brazzaville. Sans vouloir en dire davantage, selon la ligne de la mesure qui le caractérise, le chef de l’Etat a noté que le fil du dialogue entre les deux gouvernements n’était pas rompu et que des discussions allaient se tenir dès le début de la semaine dans le cadre d’une Commission mixte Congo/Brazzaville - Congo/Kinshasa afin de dégager des solutions acceptables. On sait à ce sujet que les deux gouvernements viennent de signer une nouvelle Convention sur la circulation et l’établissement des personnes dans les deux pays. Toujours sur la même lancée, s’adressant spécifiquement à la Belgique, à la Grande Bretagne, aux USA et à la France, le chef de l’Etat a évoqué le phénomène dit des "combattants», ces groupes issus des colonies congolaises dans ces pays qui se sont spécialisés depuis quelques années dans des actes de délinquance et de criminalité contre la RDC, derrière l’alibi de la lutte pour la démocratie. On rappelle que séjourner dans ces pays est devenu un calvaire, une sorte de jeu de chat et de la souris pour les officiels congolais et ces combattants qui n’hésitent pas à se livrer à des voies de fait. Il n’est pas jusqu’aux artistes musiciens congolais jugés pro-Kabila qui ne subissent les foudres de ces combattants, lors de leurs séjours devenus bien discrets sinon secrets en Europe ou en Amérique. Le président ne s’explique pas la tolérance et l’impunité de ce phénomène par ces pays dans lesquels il se développe au vu et au su de tous. Il avertit que ce laisser-faire suspect risque de mettre à mal nos relations. Joseph Kabila fustige l’idéologie de la haine ethnique que ces bandes véhiculent ouvertement et impunément à Londres, Paris, Bruxelles et New-York et qui menace la paix, la sécurité nationale et la coexistence pacifique des communautés ayant en partage le territoire de la RDC, indique le communiqué publié à l’issue de la rencontre de Joseph Kabila avec les chefs des missions diplomatiques. Pour le Chef de l’Etat, il est incompréhensible que des pays amis qui partagent avec nous la nécessité d’éradiquer, au besoin par les armes, les idéologies négatives, dangereuses pour l’existence même de nos peuples et de notre pays les tolèrent ou les encouragent chez des délinquants en provenance de la RDC à l’intérieur de leurs frontières. Démocratie électorale et Développement Par démocratie électorale, il faut entendre un régime dans lequel la compétition pour le contrôle du gouvernement d’un Etat est réglée d’une manière durable, grâce à des élections considérées suffisamment libres et honnêtes par les principaux groupements intéressés pour que ceux-ci préfèrent s’y conformer plutôt que de poursuivre la lutte de conquête du pouvoir par d’autres moyens. Il est démontré que la plupart de conflits en Afrique prennent naissance à la suite ou dans le cadre des élections. La tenue de bonnes élections conditionne la stabilité et le développement du pays. On le sait, pour réussir une élection, il faut une volonté nationale ferme, l’élection est une opération complexe qui exige une implication de plusieurs porteurs d’intérêts internes autant qu’externes. C’est dans cette optique que s’explique notamment le séjour, cette semaine, d’une délégation composée de Mary Robinson, Boubacar Diarra, Koen Vervaeke, Russ Feingold et Martin Kobler , envoyés spéciaux respectivement du Secrétaire Général des Nations Unies dans la Région des Grands Lacs, de l’Union Africaine, de l’Union Européenne, des Etats-Unis et le Représentant spécial du Secrétaire général de l’Onu en RD Congo. Ils ont affirmé avoir rencontré les autorités gouvernementales et le Président de la CENI, pour discuter de questions liées au processus électoral. «Nous voulons avoir un calendrier global jusqu’aux élections de 2016», a souligné Mary Robinson devant la presse. La communauté internationale veut donc voir clair par rapport au calendrier électoral publié par l’abbé Malumalu et d’ores et déjà sujet à contestations, avant de penser débloquer à un quelconque soutien financier ou matériel à ces scrutins. Chat échaudé craignant l’eau froide, après le fiasco de 2011, les envoyés spéciaux insistent sur la tenue d’élections parfaites. C’est sans aucun doute dans cet état d’esprit aussi que Martin Kobler, Représentant Spécial du Secrétaire Général de l’ONU en RDC, a cru devoir organiser une série de rencontres avec certains représentants des partis politiques de la Majorité et de l’Opposition, de la CENI et de la Société civile en vue de créer un climat politique apaisé à la veille des prochains scrutins. Martin Kobler s’est dit mercredi, devant la presse, conforté dans sa démarche par la résolution 2098 du Conseil de Sécurité du 28 mars 2013, laquelle, en son article 14 alinéa b , lui assigne « une mission de bons offices pour promouvoir un dialogue politique transparent et sans exclusive entre toutes les parties prenantes congolaises en vue de favoriser la réconciliation, la démocratisation et d’encourager l’organisation des élections provinciales et locales crédibles et transparentes ». Qu’à cela ne tienne ! Lors de sa rencontre avec les ambassadeurs, le président Kabila considère qu’il faut mesure garder. Il a rappelé que le Comité International d’Accompagnement de la Transition mis en place en 2003 n’avait été qu’une structure ’sui generis’ qui a cessé d’exister en 2006. Actuellement la RDC, pays souverain, n’est pas en crise institutionnelle et ne peut accepter la réédition, même sous une autre forme, du défunt CIAT qui ne fut pas une expérience très heureuse. Le chef de l’Etat estimerait que les initiatives des réunions à la MONUSCO, notamment en rapport avec les élections, ne peuvent pas se faire de façon unilatérale, sans - voire contre- l’avis des institutions du pays. Or, les négociations engagées à la MONUSCO ne répondent à aucune sollicitation ni à aucun aval du gouvernement congolais. Joseph Kabila y dénonce une volonté chez nos partenaires « de créer anarchiquement des structures parallèles aux institutions légitimes en place en RDC pour gérer des questions relevant constitutionnellement de ces dernières ». « Il a condamné ces initiatives qui projettent un mauvais signal en encourageant des entités anomiques réfractaires à la loi et dont les discours irresponsables et les accointances avec les forces négatives se sont manifestées à travers leur refus délibéré de participer aux Concertations Nationales ». Le Président a dit sa surprise de voir des représentants de pays démocratiques qui n’ont de cesse de mettre en quarantaine les partis extrémistes chez eux offrir dans leurs chancelleries une tribune aux partis extrémistes en RDC. Il s’agit aussi d’Intérêts Nationaux du peuple Congolais dont nos institutions sont comptables », a-t-il dit en engageant ses interlocuteurs à respecter dorénavant le cadre légal qui existe pour les échanges car les missions diplomatiques n’ont pas vocation à devenir les Quartiers généraux pour des réunions sur des questions relevant de la politique intérieure. En toute hypothèse donc, et plus que jamais, Joseph Kabila s’est présenté devant les ambassadeurs comme un homme sûr de lui, un chef qui veut tenir sa maison, et qui n’entend plus se faire déborder à gauche ou à droite. Qui a dit qu’il manquait un leadership responsable et visionnaire en RDC ? Citaf