Inauguration d’un nouveau centre de réception de la DGM à Yema

. Le gouverneur de province plaide pour la conclusion du contrat-programme avec des entreprises œuvrant aux frontières Le gouverneur Jacques Mbadu s’est découvert une nouvelle préoccupation, celle de moderniser et d’équiper tous les postes frontières basés au Bas-Congo. Cette initiative, à la fois gigantesque et ambitieuse, devra se réaliser avec le concours des entreprises et services naturellement publics opérant dans les postes frontières où ils réalisent des recettes assez substantielles. Il s’agit d’un appel pathétique que le gouverneur du Bas-Congo a lancé mardi au cours de la cérémonie d’inauguration, à Yema, dans le territoire de Muanda, poste frontière avec l’enclave angolaise de Cabinda, d’un centre de réception pour les Congolais irréguliers chassés de cette province voisine, situé sur le site principal de la DGM à Yema. Il a fait un plaidoyer en direction des entreprises et services pour la conclusion des contrats-programmes qui auront pour finalité la modernisation des infrastructures et l’équipement dans nos frontières. Cela résulte de son propre constat de l’image peu luisante qu’offrent nos frontières qui font figure de parent pauvre par rapport aux voisins. Il suffit de parcourir le trajet qui sépare Muanda à Yema pour s’en rendre compte. L’état de la route, notamment, est lamentable du côté de RDC, alors qu’elle s’avère impeccable quand on traverse la frontière. Joignant l’acte à la parole, le gouverneur Mbadu a, du coup, lancé les travaux de modernisation du poste frontière de Yema, avec sa décision d’exiger de ses services techniques des devis des travaux prioritaires à exécuter, avec en sus la mise à sa disposition immédiate de 400 sacs de ciment, d’importantes quantités de caillasse et d’un lot de tôles. Cette initiative rejoint, en fait, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) qui vient de doter Yema d’un centre de réception financé par le gouvernement japonais et placé sous la gestion de la Direction générale des migrations (DGM) représentée à cette circonstance par son directeur général, M. Beya. Ce centre comprend 2 dortoirs (un pour les femmes et un autre pour les hommes) de 10 m x 6 m avec 10 lits ; 1 bureau pour l’OIM avec un dispensaire pour l’accueil et les soins de première urgence, 1 cuisine avec un réfectoire qui servira aussi de salle polyvalente pour les autres activités. Il comprend aussi 2 toilettes plus 2 douches pour les femmes et 2 toilettes plus 2 douches pour les hommes ainsi que 2 guérites pour la sécurité (staff OIM). Ce centre de réception devra être clôturé et éclairé. L’OIM heureuse d’accompagner la RDC Dans son discours, le chef de mission de l’OIM, Laurent De Boeck, a indiqué que son organisation est heureuse d’accompagner la RDC dans la question aussi cruciale qu’essentielle de gestion de la migration et entend ne ménager aucun effort pour poursuivre les actions en faveur du développement social et économique du pays, de ses infrastructures et de la défense des droits des migrants. La réhabilitation du centre de réception de Yema, a-t-il noté, est un exemple de la volonté de l’OIM de travailler avec les autorités et les migrants, à travers diverses actions complémentaires, comme la formation des agents œuvrant aux frontières, la sensibilisation sur les risques et les dangers de la migration irrégulière ainsi que l’assistance aux migrants vulnérables et leur accompagnement vers leur destination finale en province du Bas-Congo. M. De Boeck a ajouté que son organisation soutient la DGM avec des équipements modernes de gestion des mouvements migratoires, comme ceux installés aux postes de Lufu et au bureau de la direction provinciale à Matadi. Au sujet de l’information aux migrants, il a dit apprécier le soutien du gouvernement de la RDC qui, a-t-il reconnu, est soucieux de préserver l’honneur et la dignité de son peuple eu égard aux situations dramatiques des migrants congolais, victimes des vendeurs d’illusion. Il a également apprécié le soutien apporté par le peuple japonais à travers l’aide financière à la mise en œuvre des actions. Parmi les résultats parlants de l’OIM, le chef de mission a relevé l’assistance humanitaire offerte à 4.383 migrants vulnérables, dont 2.350 à Muanda (Yema et Yatshi), 1716 à Kamako et 317 à Lufu, la construction du centre de réception à Yema, la formation conjointe de 30 agents de service œuvrant aux frontières de Muanda dont cinq agents de service de migration angolaise, et 45 agents à Chissanda/Kamako dont 10 agents de service de migration et des garde-frontières angolais. Il a aussi cité le lancement d’une campagne de sensibilisation dans le district du Bas-Fleuve à Muanda, Boma et Lukula dans les écoles et à travers les médias. « Notre souhait le plus vif est que notre assistance puisse se poursuivre à travers les agents de la DGM, équipés de véhicules et détenteur de ce centre, pour continuer l’assistance aux migrants vulnérables en provenance de l’Angola, en coordination avec le service du Programme national de l’hygiène aux frontière », a souligné le chef de mission de l’OIM. La DGM honorée Pour sa part, le directeur provincial de la DGM s’est dit honoré par la remise du site qui va désormais abriter le centre de transit, fruit du partenariat entre son service et l’OIM sur financement du gouvernement japonais, et qui, a-t-il dit, « va indubitablement améliorer la prise en charge des compatriotes dont bon nombre arrive à la frontière en état de vulnérabilité suite aux conditions de rétention, aux cas de maltraitance et parfois dépourvu de leurs effets personnels par certains éléments isolés de services de sécurité voisins ». Il a assuré que ce projet ambitieux ne s’arrête pas avec cette cérémonie de remise, bien au contraire, il va se poursuivre dans ses moindres détails, notamment l’équipement complet du site dont la livraison de la commande passée par l’OIM a connu un léger retard suite aux aléas de transport. Ce projet, a poursuivi le directeur provincial de la DGM/Bas-Congo, va se reproduire dans d’autres frontières de la RDC qui connaissent la même situation de renvois quasi quotidiens de compatriotes vivant à l’étranger. Il a exhorté le poste principal de la DGM/Muanda et la population bénéficiaire d’en faire bon usage pour que les générations futures puissent également jouir de ce précieux patrimoine. Il a témoigné sa gratitude au gouvernement japonais à travers l’OIM pour cet ouvrage et au gouvernement provincial du Bas-Congo, à travers son gouverneur, pour la cession du site où est érigé le centre. A.N.M.