Eglise du Christ au Congo (ECC): Mgr Marini Bhodo visé par une pétition

Publié le par cité africaine

Une fronde est en train de s’élever contre Mgr Marini Bodho, président national de l’Eglise du Christ au Congo, mis en cause dans une pétition signée par près de deux cents laïcs et pasteurs, membres de l’Eglise qui en appellent « au respect de la constitution et du règlement intérieur révisé de l’ECC ».

L’appel concerne la convocation du Synode national électif de l’ECC d’août 2016 devant procéder au renouvellement du leadership de l’ECC. En effet, l’équipe dirigeante actuelle de l’Eglise est arrivée à la fin de son mandat, qui coïncide avec le départ à la retraite de Mgr Marini atteint par la limite d’âge. Totalisant 78 ans le 30 mars 2016, Mg Marini a été vice- président national de l’ECC de 1981 à 1998, avant d’être porté à la tête de l’Eglise en qualité de président national en 1998, jusqu’à ce jour.

Selon les statuts de l’Eglise, c’est depuis février dernier, soit 6 mois avant sa tenue, que le Synode aurait dû être convoqué. Chose qui n’a pas été faite, Mgr Marini voulant manifestement, dit-on, faire de la résistance pour quitter son poste. Cet appel au respect « de la constitution et du règlement intérieur révisé de l’ECC », est loin d’être anodin selon les observateurs, en ce moment de crise politique où des mots comme « glissement » ou « prolongation de mandat » sont dans toutes les bouches et alimentent les conversations dans toutes les chaumières du pays.

C’est depuis un certain temps que l’activisme politique du Prélat protestant et son penchant avéré pour les thèses de la majorité au pouvoir faisaient grincer bien des dents dans les cercles dirigeants de l’ECC, où on lui reproche par ailleurs sa forte propension à engager l’Eglise, souvent sans en référer à ses organes statutaires. Le dernier cas en date est sans aucun doute la cérémonie de dédicace de la Rdc à Dieu de samedi dernier au stade des Martyrs piloté par le Prélat, mais dont une irrespectueuse pluie, comme dans une descente de police, a vite dispersé à coups de trombes d’eau. Certains d’ailleurs y ont trouvé une bénédiction divine, alors que d’autres y ont vu une punition de l’éternel, preuve une fois encore que même dans la communauté chrétienne, l’état d’esprit est loin d’être à la charité chrétienne.

Un G7 qui ne dit pas son nom

Avec cette pétition contre son président national, l’ECC semble basculer dans une zone de turbulence sociale qui risque de se traduire en une sorte d’affrontement larvé entre les pro-Marini, adeptes supposés du « glissement » et les anti-changements de « constitution », qui exigent à l’instar des signataires de la pétition, « le respect des délais constitutionnels». Comme chez les politiques, à l’ECC, le temps risque de se conjuguer désormais entre les inconditionnels de « Wumela » et les enragés de « Yebela », jusqu’à la date fatidique d’Août 2016, date constitutionnelle des élections du nouveau président national.

Après 8 ans de Vice- présidence et 18 ans de présidence à la tête de l’ECC , et en dépit de la limite d’âge(78 ans), Mgr Marini Bodho a peut- être ses raisons de laisser traîner les choses, surtout en cette période trouble, où les fidèles de l’Eglise ont encore besoin de son expérience de berger expérimenté. Ou à l’instar de la Ceni, se buterait-on ai Comité national de l’ECC à un problème de financement du Synode national électoral ? Dans un tel cas de figure, les signataires de la pétition contre Mgr Marini aurait intérêt à penser déjà à une médiation internationale neutre.

CITAF

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