Rentrée parlementaire du 15 mars: Session explosive pour Aubin Minaku

Publié le par cité africaine

Tous les observateurs le redoutent. La session ordinaire d’avril du Parlement, qui s’ouvre ce 15 mars et qui est supposée être l’avant-dernière de la législature actuelle, promet d’être celle de toutes les empoignades aussi bien entre la majorité et l’opposition, mais aussi entre certains représentants de la majorité et la hiérarchie de leur famille politique. D’abord dans les jours qui suivent l’ouverture de la session, il y aura les élections des Gouverneurs et Vice-Gouverneurs dans les nouvelles provinces, qui ne vas pas manquer de ramener à Kinshasa son lot d’aigris habités par la colère et l’esprit de revanche.

Nombreux parmi les Commissaires principaux actuels, dont certains élus nationaux, ne pardonnent déjà pas au Président de l’Assemblée nationale et Secrétaire Général de la MP Aubin Minaku, de les avoir disqualifié auprès de la Ceni, alors qu’ils se sentaient en position légitime de présenter leurs candidatures au poste de Gouverneur, étant donné qu’ils en exercent déjà la fonction au nom de cette famille politique. Beaucoup d’entre eux s’attendaient à être investis candidats Gouverneurs de la Mp ne serait-ce que pour services rendus quelques mois seulement après leur arrivée à la tête des nouvelles provinces, certains après avoir quitté en fanfare leurs anciens qui avaient rejoint l’opposition lors de la création du G7.

Aujourd’hui, ces gens se sentent trahis par leur propre famille politique à laquelle ils étaient restés fidèles, mais qui les menace d’exclusion pour tentative de rébellion. Mais la majorité sera aussi confrontée au cours de la même session à la fameuse question du dédoublement des partis politiques issus du G7 et de leur positionnement dans les différents groupes parlementaires. Lors de la dernière session, le Bureau de la Chambre basse avait vite fait de refiler cette patate chaude à une commission ad hoc juste avant la clôture de la session, mais il sera impossible d’éluder le sujet, surtout après l’initiative jugée provocatrice par l’opposition, du Vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur Evariste Boshab de reconnaître certains partis mutins du G7. Le même Evariste Boshab qui risque d’ailleurs d’être une nouvelle fois la cible de motions de défiance en cascade, de la part d’une opposition qui voit en lui l’embrouilleur en chef de la majorité.

La session d’avril pourrait correspondre aussi au démarrage du dialogue politique et à son corollaire inévitable d’invectives et de querelles partisanes qui vont nécessairement impacter sur le déroulement des travaux parlementaires, sans compter les questions restées pendantes lors de la dernière session. Parmi celles-ci, on peut citer certains rapports des commissions d’enquêtes non soumis à la plénières pour diverses raisons, comme celui sur la gestion du Bureau de l’Assemblée nationale, laissé en jachère depuis bientôt deux ans, et qui vaut régulièrement la menace d’une motion de censure au Président de la Chambre basse.

Il s’est passé tellement de choses pendant l’intersession depuis décembre, que tout pourra arriver durant la prochaine session parlementaire. Aux dires de certains observateurs des ébauches de motions de défiance ou de censure circulent déjà sous les manteaux de certains élus du peuple, quelques-uns à leur propre initiatives, d’autres émanant de certains officines, pour éclabousser ou neutraliser telle ou telle autre personnalité qui constituerait un obstacle à des objectifs bien précis. Dans la ligne de mire de certains élus en colère, il y aura d’abord le Bureau de l’Assemblée lui-même, accusé d’utiliser des faux-fuyants pour se soustraire à chaque fois au contrôle de sa gestion, et de recourir ces derniers temps à des tours de passe-passe pour ne pas faire aboutir les motions lancées contre certains membres du Gouvernement.

Dans les travées de la salle des congrès, les problèmes ne viendront pas seulement du côté de l’opposition, même si celle-ci risque d’être vent debout durant toute la session. Ils risquent de surgir aussi au sein de la majorité parlementaire, parmi ceux qui s’estiment être les mal-aimés de la famille, ceux qu’on utilise pour réunir des majorités lors des votes, mais qui deviennent quantité négligeable quant il s’agit de constituer des listes des candidats Gouverneurs par exemple.

LOLO LUASU B.

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