Tribune: Lettre ouverte de l’Hon. Francis Kalombo au Chef de l’Etat, et autorité morale du PPRD

Publié le par cité africaine

Monsieur le Président, Cher Camarade, Il y a quatorze ans, vous-même et d’autres camarades, parmi lesquels ma modeste personne, avions fondé le Parti du Peuple pour la Reconstruction et le Développement, PPRD, dans le but de reconstruire le pays sur de nouvelles bases. A cet effet, notre politique devait reposer sur trois piliers, à savoir : la Démocratie et l’Etat de droit, la bonne gouvernance et le Développement. C’est ainsi qu’ensemble, dans le cadre de notre parti, nous sommes allés aux négociations qui ont permis de doter le pays d’une Constitution et d’organiser les premières élections libres, démocratiques et transparentes. Ensemble, nous nous sommes battus pour vous voir gagner haut la main les élections. Ensemble, nous avons engagé le pays sur la voie de la reconstruction en adoptant le programme de cinq chantiers. Ensemble encore, nous avons suscité un grand espoir au sein de la population congolaise. Hélas, au fur et à mesure de la consolidation de notre pouvoir, des cercles concentriques occultes se sont formés autour de vous, rivalisant d’intrigues et de manœuvres de tous genres pour s’accaparer de l’appareil d’Etat à leur profit exclusif. Forte de leur proximité avec vous et des privilèges accumulés, cette minorité de camarades vous a éloigné aussi bien du peuple que des objectifs initiaux du PPRD. Aujourd’hui, ignorant superbement le prescrit de la Constitution et les aspirations du peuple à l’alternance démocratique, la même minorité risque de vous engager dans une voie sans issue de la trahison de votre serment constitutionnel et de la restauration de la dictature. Dois-je vous rappeler à ce sujet, Monsieur le Président et Cher Camarade, que la guerre menée en 1996 et 1997 avait comme but premier l’éradication de la dictature en RD Congo. En vous poussant à diriger le pays au gré de leurs intérêts, cette clique cherche à vous isoler aussi bien de vos compatriotes que de la Communauté Internationale. Hier, nous représentions une nouvelle espérance pour le Congo. Aujourd’hui, nous voilà combattus el rejetés par la plus grande majorité des Congolais. Ainsi, le contrat qui unit le peuple à Vous, Monsieur le Président et Cher camarade, est rompu. Votre entrée dans l’histoire se décline maintenant en sortie sans triomphe ni gloire. Comment ne pas vous dire, Monsieur le Président et Cher camarade, que les massacres à l’Est du pays qui se poursuivent chaque jour et leur cohorte de morts sont un rappel permanent de notre échec de pouvoir éradiquer totalement l’insécurité? Comment ne pas vous dire, Monsieur le Président, alors que se construisent des éléphants blancs (ex : l’immeuble intelligent du Gouvernement) et édifices somptuaires, que votre peuple continue à croupir dans des conditions de vie épouvantables, les routes impraticables, sans eau ni électricité ni couverture maladie ? Comment ne pas vous dire que les investissements extravagants et rocambolesques décidés au détriment du bien-être des Congolais ont provoqué un sentiment de rejet de notre politique? Comment ne pas vous dire, Monsieur le Président et Cher camarade, que la liberté que nous avons voulue pour tous s’est transformée aujourd’hui en arrestations arbitraires et que les agents de service de sécurité et leurs maîtres ont pris Je dessus sur les politiques appelés à défendre l’idée de la Démocratie, de l’Etat de Droit et de la République fraternelle et solidaire? Qu’enfin, la dernière communication du Secrétaire Général do parti en date du 17/05/2016 met en surface la déviation de l’objectif originaire du parti et ne joue pas en votre faveur vis-à-vis de l’opinion nationale en votre qualité d’initiateur du parti. Dans les conditions ci-dessus, le Comité exécutif dont je suis membre ne m’offre plus le cadre idéal pour mon combat politique et mon épanouissement en tant que citoyen d’une République qui se veut véritablement démocratique. Je me trouve, par conséquent, Monsieur le Président et Cher Camarade, dans la douloureuse obligation de porter à votre connaissance, ma démission à ce jour du comité exécutif du PPRD en qualité de Président de la Ligue des jeunes du PPRD. Je continuerai, néanmoins, à me battre pour l’émergence de l’Etat de Droit et le développement intégral de notre beau et grand pays. Je vous prie d’agréer, Son Excellence Monsieur le Président et Cher Camarade, l’expression de ma très haute considération. Honorable Francis KALOMBO TAMBWA,

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