BIAC: Le réveil tardif de la Banque Centrale

Publié le par cité africaine

Il n’est jamais trop tard pour bien faire, dit l’adage. La Banque Centrale du Congo (BCC), semble avoir compris que ses tentatives de faire avaler des couleuvres au Gouvernement sur la faillite de la BIAC, ont lamentablement échoué. Elle a annoncé depuis mercredi l’installation à la tête de la banque en faillite d’un collège d’administrateurs pour tenter de sauver ce qui l’être encore, d’une institution victime d’une gestion plus qu’hasardeuse de la part de ses propriétaires et de ses administrateurs.

Reste qu’après avoir longtemps botté en touche, la Banque des banques vient de ce fait reconnaître officiellement la faillite de cet établissement financier, ainsi que l’impérieuse nécessité de sa remise à flot, pour éviter le naufrage définitif de l’épargne des centaines de milliers de contribuables. Il faut espérer maintenant que ce réveil tardif de l’institut d’émission ne vienne pas trop tard, pour remettre à flot une banque qui a servi plus de vache à lait pour ses actionnaires et gestionnaires, que d’institution d’épargne et de crédit pour ses clients.

Dans cette histoire de banqueroute annoncée, les coupables désignés sont tout autant les propriétaires de la Biac, donc la famille Blattner, les administrateurs de celle-ci, mais encore et surtout, la Banque Centrale du Congo, qui a fait preuve pendant longtemps d’une cécité suspecte sur ce qui se passait au sein de cette banque, et qui, alors que l’incendie faisait rage, préférait se chercher des boucs-émissaires, plutôt que de prendre des mesures drastiques pour arrêter les dégâts.

La BCC d’ordinaire très jalouse de son indépendance au point de la brandir à tous les azimuts, mais incapable elle-même de remettre de l’ordre dans sa propre boutique, peine depuis de longues années à combler le déficit de son compte d’exploitation, ayant opté pour la solution de facilité qui consiste à assurer d’années en année son fastueux train de vie, en puisant à bras raccourci sur les maigres ressources du Trésor. Il n’empêche que l’histoire de la Banque Centrale du Congo en matière de sauvetage des banques commerciales en perdition, est comme l’histoire d’un sapeur- pompier qui arrive toujours quand le feu a tout consumé et qu’il ne reste plus que cendres fumantes. Et souvent, le sapeur- pompier appelé à la rescousse se contente de piller les quelques dépouilles rescapées de l’incendie.

L’opinion se rappelle encore avec frisson les sagas des prétendus sauvetages des envoyés spéciaux de la BCC auprès des banques aujourd’hui mortes et enterrées, comme l’ex-Banque du Peuple (BDP), l’ex-Nouvelle Banque de Kinshasa (NBK), l’ex-Banque du Crédit Agricole (BCA), et tout récemment, l’ex-Banque Congolaise (BC) de malheureuse mémoire. Quand les « experts en redressement de la BCC » en avaient fini avec elles, des banques en difficulté, il n’en restait que des squelettes. Et de l’épargne des clients lésés, ce n’était plus qu’un mauvais souvenir.

LOLO LUASU B.

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