Matadi: Enseignants malades, invalides et fatigués aux abois !

Publié le par La cité africaine

Dans une lettre de la hiérarchie de l’Enseignement dont les références n’ont pas été portées à notre connaissance, les enseignants tombés malades, devenus invalides et inaptes et fatigués par le poids de l’âge perdraient leurs salaires au profit de leurs remplaçants dès la paie de septembre.

Aussitôt que la nouvelle était répandue comme un feu de paille dans la ville de Matadi, spécialement dans les milieux de l’EPS-INC (Enseignement primaire, secondaire et initiation à la nouvelle citoyenneté), les concernés, leurs familles et les enseignants actifs ont crié au scandale. Qu’ont-ils fait pour mériter un tel sort ? se sont interrogés bien des personnes avisées.

A la paie du mois d’août, l’affaire se passait de tous les commentaires dans les différents postes de paie, où les enseignants se rassemblaient, se regroupaient ou s’alignaient pour que chacun soit servi. Une fois appliquée, une telle mesure suicidaire risque de provoquer plusieurs morts parmi ces enseignants, s’est plaint un enseignant.

Selon nos sources, c’est depuis 1984 que l’Etat a retraité officiellement un bon nombre des enseignants. Pendant 32 ans, des milliers des professionnels de la craie blanche sont décédés sans que les veuves, les veufs ou leurs enfants bénéficient de leurs rentes de survie. Plus grave encore, six mois après son décès, l’enseignant perd son salaire au profit du remplaçant.

Pourquoi les députés ne défendent-ils pas la cause des enseignants ? se sont demandé des enseignants attendant leurs salaires d’août dernier.

A entendre les chefs d’établissement ayant pris part à la réunion de la rentrée, les enseignants, sur ordre d’un syndicat qui voulait boycotter la rentrée pour des raisons de solidarité avec leurs aînés malades, invalides et fatigués étaient convaincus de ne plus manifester leur mécontentement, dans la mesure où cette décision concernait toute l’étendue du territoire national.

Entretemps, d’autres syndicats du secteur de l’éducation auraient écrit à la hiérarchie pour demander de surseoir une telle mesure qui ne motive pas toujours l’enseignant à faire un bon travail.

De crainte de perdre leurs salaires, on voit ces enseignants marcher difficilement pour les bureaux en vue d’aller travailler ou d’aller répondre à l’appel depuis un certain temps.

Dans les écoles, les enseignants malades, abattus par le poids de l’âge et inaptes seraient encore plus nombreux que dans les bureaux, nous a-t-on indiqué, surtout dans les sous divisions rurales. Pour illustrer, on y trouve encore des enseignants ayant atteint 80 ans. C’est le cas des enseignants ayant formé plusieurs cadres ou travailleurs déjà retraités dans d’autres services.

Pour un chef de sous division provinciale, l’on fait partir ces enseignants, leurs classes resteront vides. Car, des jeunes gens se désintéressent du métier de l’enseignant, surtout dans les milieux ruraux (A suivre).

Mauro TIGANA

Correspondant particulier

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