Kongo Central: Création de deux nouvelles cimenteries à Songololo: est-ce un chèque en blanc pour plusieurs constructions?

Publié le par La Cité Africaine

Depuis qu’il a été annoncé la sortie de premiers sacs de ciment gris à partir de ces deux cimenteries en gestation dans le territoire de Songololo dans la province chère à Tata Nzolantima, il s’observe beaucoup de spéculations liées aux constructions qui vont sortir de la terre. Tout le monde aspirant avoir un toit personnel se met déjà en rêve pour devenir propriétaire. C’est une des ambitions permises dans la mesure où il n’est pas interdit d’être appelé propriétaire ou papa lopango.

Certes, la joie est grande dans le camp de plusieurs familles congolaises. Avec, dit-on, ces deux cimenteries, on croit dur comme fer que le prix du sac de ciment ne sera pas salé. A l’époque de la Cimenterie de Lukala – alors Cimenterie du Congo, Cico, beaucoup de salariés et autres commerçants avaient toutes les facilités pour se construire une maison ou plusieurs. L’argent n’était presque pas un problème. Les salaires permettaient cet exercice social. Avoir une parcelle n’était donc pas un luxe. Avec la politique d’habitat conçu par les colonisateurs belges dans des milieux urbains et semi-urbains, les indigènes congolais, passez-moi le vocable, pouvaient occuper des maisons en fonds d’avance. A la longue, puisque comme nous l’avions dit supra, les salaires faisaient tellement l’affaire que chaque famille pour avoir une maison déjà bâtie pour laquelle on payait l’argent mensuel. Il y a moins de margoulins. Toutefois, avoir une bâtisse n’était pas une affaire de seules personnes ayant plus de moyens que les autres.

La défunte 2ème République n’a pas pu continuer sur cette lancée. Les offices créés ont été tombés en faillite et ont fermé leurs portes. On n’en parle plus jusqu’au jour d’aujourd’hui. Mauvais souvenirs que les anciens n’aiment pas se rappeler. La mauvaise gouvernance a démontré ses forces vis-à-vis d’une population très paupérisée volontairement.

C’est dans le lot du combat pour un habitat personnel, la population n’a pas tardé d’investir dans tous les coins et recoins. Aucun endroit n’est laissé sans qu’une petite fondation ne soit montée. Même si on n’a pas de moyens conséquents pour se taper une piaule, on se bat. Des bidons-villes périphériques se disputent des terrains. On construit partout. Les endroits accidentés ne sont pas épargnés. Les notions architecturales ne sont pas prises en compte. Certaines personnes ont commencé à gérer quelques lopins de terre pour les transformer en parcelle avec des taudis faits de tôles. Question, toutefois, d’abriter sa famille contre les intempéries et, éviter, du coup, les caprices inhumains des bailleurs. Le banditisme urbanistique se vit au quotidien. La politique d’habitat, ce n’est pas aujourd’hui. Il faut encore attendre longtemps. Les quelques nouvelles constructions qu’on peut compter dans la ville-province de Kinshasa, par exemple, embellissent la capitale congolaise. C’est bien vrai. Mais là où la vérité est autre c’est à savoir que les plus démunis n’auront pas droit à ces belles bâtisses d’une architecture qui attire. Or, comme dans d’autres pays, il existe des habitations à loyer modéré. Que manque-t-il en République Démocratique du Congo pour mettre à la disposition des populations pauvres ce genre de maisons.

Donner l’occasion au petit peuple de ne pas continuer à être des locataires

Rentrons dans l’historique de la création de ces deux cimenteries dont les inaugurations ne tarderont pas être présidées avec grand bruit pour dire que les populations ne sont pas garanties à grande échelle qu’elles seront toutes capables de se construire des maisons d’habitation. Ce doute se justifie parce que l’on est en plus qu’incertain de disposer réellement des fonds conséquents pour acheter une bonne quantité de sacs de ciment gris. C’est en payant aux fonctionnaires de l’Etat de bons salaires devant leur permettre d’acheter des sacs de ciment et de répondre à d’autres besoins vitaux que l’on pourra rire jusqu’à faire la dernière de la sagesse. Sinon, ce sera la même chose comme hier et avant-hier. En se dépouillant du pessimisme, on pourrait se soulager en croyant que les sacs de ciment gris seront en concurrence entre eux et ceux en provenance de l’Angola. Ces produits cimentiers du pays de José Eduardo Dos Santos ont incité les uns et les autres à amorcer des travaux de construction, a fait savoir un chauffeur de taxi, qui en un moment, a été surpris par la montée du prix du sac de ciment et la surchauffe du « roi » dollar.

Les populations du Kongo Central sont unanimes à reconnaître leurs cimenteries – leurs cimenteries- parce que basées sur la terre de leurs ancêtres ne seront pas un luxe pour elles. Elles ont envie d’avoir de belles maisons en dur, ce, avec une nouvelle architecture moderne. Ce n’est pas impossible, a enchaîné un opérateur économique qui demande à l’Etat congolais de faciliter la tâche à tous les niveaux de la population. En attendant, coup de chapeau en l’endroit de tous ces investisseurs qui ont bonnement la province du Kongo Central. Les deux cimenteries dont les fours s’aperçoivent à partir de la nationale n°1 Matadi-Kinshasa feront la fierté de cette province que dirige Jacques Mbadu Nsitu qui, dans les jours à venir, qu’elles sont sorties de la terre sous son mandat. L’histoire en parle. Et, les nouvelles générations le retiendront comme avec le passage de Stanley et autre Livingstone, Fischer et autres Cito. De quoi seront faits les lendemains ? Wait and see.

LuZolo N’Zeka

Publié dans citaf

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