Les choses bougent à la Cenco Un nouveau Gouvernement en gestation !

Publié le par La Cité Africaine

Après environ une semaine de bras de fer dans les discussions politiques initiées par la Cenco entre la partie signataire de l’accord politique du 18 septembre dernier et la coalition de l’opposition conduite par le “Rassemblement” des forces politiques et sociales de l’opposition, l’heure semble être à la décrispation. Les évêques catholiques de retour mardi d’un bref séjour au Vatican où ils ont rencontré le Pape François sur la crise congolaise, donnent l’impression d’avoir reçu des instructions impératives du Saint-Père pour mettre au plus vite un terme au désordre dans la classe politique congolaise, dont le comportement irresponsable vient encore une fois de plus d’occasionner des victimes innocentes les lundi 19 et mardi 20 décembre à travers le pays.

Mercredi dernier, les prélats de la Cenco, dans la suite de leur ultimatum de la veille qui enjoignait la classe politique à trouver un accord avant le 25 décembre, ont soumis à l’appréciation des participants aux discussions du Centre interdiocésain un projet d’accord dont les conclusions doivent en principe être avalisées par une plénière prévue pour ce vendredi. Selon des informations reçues de source crédible par La Cité Africaine hier jeudi, le projet d’accord soumis par la Cenco à la classe politique, comprendrait principalement les points ci-après : le renoncement par le « Rassemblement » de son exigence sur l’instauration d’un « Régime Spécial » pour la période de transition et donc son acceptation du maintien du Président Joseph Kabila au pouvoir jusqu’à l’élection de son successeur. En contrepartie, le « Rassemblement » obtiendrait la direction d’un Gouvernement d’Union nationale avec un Premier ministre issu de ses rangs.

Les évêques auraient clairement fait savoir aux uns et aux autres que l’instauration d’un régime spécial inspiré sur celui installé en Lybie sous la houlette des Etats-Unis, était non seulement une violation de la Constitution actuelle de la Rdc, mais comportait aussi en son sein des germes de déstabilisation des institutions du pays. Sur le plan pratique, si ce projet d’accord est adopté ce week-end comme tous les signaux le laissent supposer, cela signifierait que l’actuelle équipe gouvernementale qui a été investie hier jeudi par le Parlement, n’aurait plus que quelques mois d’espérance de vie. En effet au « Rassemblement », on continue à considérer que le Premier ministre actuel Samy Badibanga Ntita bien qu’estampilé Udps, est un pur produit de l’accord de la Cité de l’Union africaine dont il n’est pas signataire.

Après une probable signature du nouvel accord ce week-end, la suite des événements prévoit selon nos sources, qu’un nouveau Gouvernement, conduit cette fois-ci par une personnalité dûment présenté par le « Rassemblement », soit mis en place dès la rentrée parlementaire du 15 mars 2017, pour avoir l’investiture du Parlement. Pour nombreux des ministres et vice-ministres qui prennent possession de leurs nouveaux bureaux ce matin de vendredi 23 décembre, la joie d’être enfin arrivé au sommet du pouvoir risque d’être de très courte durée. Dans le nouveau jeu de chaises musicales qui semble se dessiner dans la classe politique, le détonateur est sans aucun doute la publication dans la nuit du dimanche 18 et lundi 19 décembre dernier, de la nouvelle équipe gouvernementale de Samy Badibanga, qui semble avoir pris les acteurs politiques du « Rassemblement » par surprise.

La perspective d’une mise à l’écart de la gestion de la période de transition qui se profile aurait poussé les leaders de l’opposition à donner un brusque coup de mou à leurs revendications les plus radicales après l’annonce du Gouvernement Badibanga, et à demander aux évêques de proposer au plus vite un texte de compromis. D’autant plus qu’au sein même du « Rassemblement », certains sociétaires commençaient à s’interroger sur le comportement plus que trouble que joue leur chef de file Etienne Tshisekedi et son parti l’Udps dans ce jeu de poker-menteur qui se joue actuellement dans la classe politique nationale. Dans le Gouvernement de Samy Badibanga qui a pris ses fonctions hier jeudi, certains acteurs du « Rassemblement », notamment au sein du G7 ou du MLC, n’ont pas caché leur étonnement de voir sur la liste des ministres et vice-ministres connus pour être des inconditionnels de Tshisekedi.

En effet, en dehors du Premier ministre lui-même, on y retrouve des personnalités comme le docteur Ilunga Kalenga, nommé ministre de la Santé et mieux connu comme médecin personnel du Président de l’Udps depuis la Belgique où il résidait jusque-là. On peut aussi citer le docteur Tharcisse Loseke, lui aussi médecin personnel de Tshisekedi et jusqu’il y a peu, un de ses proches collaborateurs. Il y a également le vice-ministre en charge des congolais, qui s’était rendu célèbre en tant que rapporteur du rapport final du conclave de Genval, et dont on dit qu’il est UDPS jusqu’à la moelle épinière. C’est à croire que de tels fidèles disciples se sont brusquement détournés de leur propre gré de leur maître vénéré pour suivre le « renégat » Samy Badibanga.

LOLO LUASU B.

Publié dans citaf

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