L’usage des habits d’occasion (tombola bwaka) a pris de l’ampleur dans les habitudes vestimentaires du congolais

Publié le par citaf

L’arrêt de l’industrie textile congolaise en est une des raisons La forte et basse conjoncture socio-économique qui sévit depuis plusieurs décennies en République Démocratique du Congo a influe sur le vécu quotidien de la grande population. La misère et des crises multiformes ont gagné tellement du terrain que la pauvre population ne sachant à quel saint se vouer fait tout pour survivre. Le secteur alimentaire pose problèmes tout comme celui de l’habillement. D’autant plus que l’on ne peut pas continuer à mourir de faim tout comme également on ne peut pas, non plus, se promener en lambeaux ou à moitié habillé. C’est dans ce contexte qu’il faut situer la présence des habits d’occasion dans le secteur d’habillement des populations congolaises. Ces dernières faisant la politique de leurs moyens, elles se sont accoutumées à se lancer dans le port des habits d’occasion appelés populairement « tombola bwaka ». C’est une solution de rechange bien trouvée à travers la friperie importée de plusieurs pays étrangers. Elle est composée de divers habits tels que les chemises, les pantalons, les blouses pour dames, les chaussettes, les pull-overs, les cache-sexes, les ceintures, les soutiens-gorge, les pantalons, les costumes, les culottes, les tricots pour bébé etc … Tout se vend et tout s’achète sans qu’on se rende compte de leurs états hygiéniques. Tous ces biens sont des usagés. C’est-à-dire ayant déjà été utilisés d’où ils sont venus à l’exception de quelques-uns qui ont connu un défaut de fabrication. Mais, le gros du lot ne l’est pas. Hommes, femmes et enfants se disputent ces habits d’occasion pendant toutes les saisons. La modicité de leurs prix est discutable. Le tout dépend de la bonne négociation entre le vendeur et l’acheteur. La croissante demande des vêtements d’occasion a créé plusieurs réseaux d’approvisionnement. Des dépôts sont ouverts dans les grands centres de négoce. Surtout les opérateurs indo-pakistanais et les libanais se sont spécialisés dans l’import des vêtements d’occasion. Des détaillants plus malins achètent ces habits qu’ils placent dans les rayons de leurs boutiques après les avoir lavés et repassés. Les prix de vente sont revus à la hausse. C’est un commerce juteux depuis que l’industrie textile congolaise est en panne. Cette déconfiture a fait ouvrir ce nouveau marché de friperie avec des ballots pleins. A une certaine époque, les « tombola bwaka » étaient destinées aux réfugiés et autres indigents. Les confessions religieuses à l’exemple des catholiques et autres Ong avaient la réputation de remettre ces habits gratuitement. C’est sous le couvert des dons, aides et charités en faveur des indigents que ces ballots entraient en République Démocratique du Congo. L’exonération était appliquée. Mais comme ces habits sont entrés dans le commerce quotidien et lucratif, l’Etat s’y est installé pour exiger ce qui lui revient selon les normes en la matière. Toutefois, il y a lieu de reconnaître sans crainte d’être contredit que beaucoup de familles, sans exception, s’approvisionnent en friperie. Personne ne peut vous tromper. La friperie est en vogue. Loin de cette date, il était honteux de porter un habit d’occasion. Les temps ont tellement évolué qu’il y a plus de gêne de « draper » ou de chausser friperie. De jeunes revendeurs savent où s’approvisionnent en friperies de bonne qualité. Beaucoup de familles se sont versées dans ce commerce. Elles se font beaucoup d’argent. Tous les marchés congolais se sont créé des compartiments spéciaux où s’écoulent toutes ces marchandises de seconde main. Il n’y a pas que les objets vestimentaires et autres chaussures et ceintures. Même les appareils électroménagers se font concurrence. Ils attirent tout de même des clients. Il faut passer devant certaines agences où sont déballés des contenairs pour s’en rendre compte. Dans la Ville de Matadi, pour ne citer que cette entité, la Place dénommée « Bercy » dans la Commune de Matadi est un véritable marché aux puces. Tout se vend à l’exemple même des véhicules d’occasion. Dis-moi ce que tu enfiles, je te dirais où tu t’approvisionnes. C’est tout dit. Citaf
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