L'UDPS reste attachée au dialogue, mais pas celui convoqué unilatéralement par Kabila

Publié le par cité africaine

Au terme du tête-à-tête Tshisekedi-Edem Kodjo, aucun compte rendu ou commentaire n'a été fait par les deux camps. Seulement, les collaborateurs de Tshisekedi avaient promis de produire un communiqué, pour donner la position de l'UDPS, après la rencontre d'Edem Kodjo avec Tshisekedi.

Ce communiqué est tombé le vendredi 05 février, pour dire : ‘’Les deux personnalités ont discuté pendant près de deux heures en présence de leurs collaborateurs respectifs. Leur échange a porté sur la « nécessité d’un dialogue politique visant à éviter à ce grand pays d’Afrique une crise majeure qui serait néfaste à la stabilité des institutions et du processus démocratique ».

Le parti d’Etienne Tshisekedi qui reste attaché à l’accord-cadre d’Addis-Abeba a résumé en cinq points dans le communiqué ses exigences sur le dialogue :

1. Son rejet du dialogue unilatéral proposé par Joseph Kabila

2. Son attachement au respect de la constitution

3. Son engagement à l’alternative démocratique en 2016

4. Sa détermination de ne pas violer le pacte républicain issu du Dialogue inter congolais de Sun City et qui fonde la Constitution

5. Son engagement à ne pas trahir les aspirations légitimes du peuple aux pratiques démocratiques.

Edem Kodjo face à la diaspora à Bruxelles

En marge de ses contacts à Bruxelles avec le président de l’UDPS, le Togolais Edem Kodjo s’est entretenu avec des membres de la diaspora congolaise de Belgique. « C’était une rencontre informelle », signale le journal en ligne Congo Indépendant.

Edem Kodjo a dit aux Congolais de la diaspora : ‘’Je ne suis pas le facilitateur de la crise congolaise, mon rôle est assimilable à celui d’un entremetteur pour mettre les gens d’accord", a fait savoir Edem Kodjo soulignant que "c’est un travail ingrat".

Edem Kodjo est convaincu que le respect de la Constitution et des délais constitutionnels reste l’idéal. "Il faut néanmoins éviter que le pays bascule dans la violence", a-t-il confié.
L’émissaire de l’Union africaine n’a pas hésité de faire allusion à l la note technique publiée le 14 janvier dernier par la CENI (Commission électorale nationale indépendante) au sujet du timing pour accomplir le nettoyage du fichier électoral (+/-14 mois).
« On peut toujours recourir à des experts internationaux pour savoir si l’élection présidentielle et les législatives peuvent encore être organisées en novembre 2016 », a-t-il laissé entendre. Mais dans l’hypothèse où les estimations de la CENI seraient confirmées, l’envoyé spécial de l’UA lance une interpellation collective : "Les Congolais doivent se rencontrer pour trouver une solution. Une solution qu’on pourrait appeler ’transition’ ou autre chose. J’ai dit à mes interlocuteurs congolais que plus ils se braquent sur leurs positions, le temps passe", glisse-t-il. Ils doivent réfléchir vite".
"Il n’y aura pas de violation de la Constitution au profit de qui que ce soit", a-t-il souligné.
S’exprimant dans ce contexte, Dr Jean Jacques Mbungani Mbanda du MLC a soutenu :"la diaspora congolaise dans sa grande majorité tient au respect de la Constitution et des délais constitutionnels’’. ‘’Il est temps qu’on commence à respecter nos Constitutions", martèle la politologue Louise Ngandu. Elle fustige, dans la foulée, les violations des droits de l’homme et les arrestations.

D’après Louise Ngandu, ces faits génèrent "une ambiance qui ne favorise pas la sérénité".

"Nous avons des inquiétudes pour les femmes et les enfants", note pour sa part Hélène Matundu.

Docteur en médecine et expert en matière électorale, Benjamin Stanis Kalombo, président de l’Association Aprodec, conteste le sérieux de la note technique de la CENI.

"Le processus électoral peut être accompli dans les délais", explique-t-il, plaidant pour "un dialogue technique". Et M. Kalombo d’ajouter que l’ensemble des opérations (appel d’offres, fournitures des kits biométriques, enrôlement de tous les électeurs, nettoyage du fichier électoral, distribution des cartes d’électeurs et publication des listes électorales) est faisable en 5 ou 6 mois.

"Le climat de violence et d’intolérance ne favorise pas le dialogue. Il reste que le dialogue est le seul moyen pour sortir de la crise...", insiste l’analyste en géostratégie Jonathan Simba Kaï dans son intervention autour de l’enlisement de ce fameux processus électoral en RD Congo.

Jay F. KUMWAF

Publié dans citaf

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