Journée internationale de la Femme (JIF) 2016 célébrée à la Cathédrale du Centenaire Une occasion pour réfléchir sur la façon de changer des mentalités

Publié le par cité africaine

Le monde entier célèbre le 08 mars de chaque année, la Journée Internationale de la Femme(JIF). Cette année, en République Démocratique du Congo précisément à Kinshasa la capitale, cette journée est placée sous le signe de la consécration à Dieu. Le ministère de la Femme, Famille et Enfant, a organisé une messe œcuménique d’action de grâce en la Cathédrale Protestante du Centenaire. La marche pacifique dénommée « Tolérance Zéro » contre l’impunité des violences sexuelles basées sur le genre prévue à cette occasion, a été annulée et reportée à une date ultérieure. Le thème international de cette année est : « Pour un monde fifty-fifty (égal), franchissons le pas de l’égalité des sexes ». Par contre, le thème national s’intitule : « Appliquons la parité homme-femme, maintenant dans la paix, pour un développement durable d’ici 2030 ».

Dans son homélie, le Révérend Malala qui s’est référé de la Sainte Bible, dans les livres de Galates 3 :27-28 et Genèse 1 :26-22 a déclaré que la parité est une exigence de Dieu qui s’impose en nous. Ne pas l’appliquer est une rébellion contre Dieu. « L’homme et la femme sont créés pour vivre ensemble, travailler dans l’harmonie, dans la paix pour le développement d’un environnement donné », a-t-il dit. Ainsi, Dieu a créé la femme à son image avec force, pouvoir, compétences… pour accompagner l’homme. Il a insisté pour dire que la RDC a besoin d’une collaboration sincère entre l’homme et la femme pour gagner les combats de la paix et du développement durable. D’après lui, la paix se cultive et c’est un processus. Elle s’entretient par notre façon d’agir. A cet effet, le gouvernement de la République est invité à mettre en œuvre les lois votées pour leur application.

Dans son message aux femmes congolaises, la ministre de la Femme, Famille et Enfant, Mme Lucie Kipele a exhorté les organisations défenseurs des droits des femmes, d’améliorer l’image de la femme en assurant la formation de la jeune fille. Elle a insisté pour avouer que la journée dédiée à la femme n’est pas un slogan mais c’est un moment fort pour renforcer la lutte et mettre un accent particulier sur l’autonomisation économique de la femme. Il est temps, a souligné la ministre d’outiller la femme et la jeune fille. Elle a émis le vœu de voir le pays poursuivre son programme paritaire. Car la voie est balisée vers la parité pour l’émergence de la femme.

Les organisations œuvrant pour la cause de la femme sont appelées à accroitre la créativité dans l’entreprenariat, au progrès social communautaire, etc.

Mme Annie Matundu de la société civile a quant à elle, plaidé pour la mise en œuvre des nouvelles techniques de développement durable ainsi que l’égalité des sexes.

Prenant la parole à son tour, la représentante du gouverneur de la ville de Kinshasa, Mme Thérèse Olenga a parlé du développement des stratégies susceptibles pour contribuer à l’émergence de la RDC. Elle a rassuré l’assistance que l’Exécutif provincial s’est approprié ce thème tout en invitant les femmes à s’engager dans la démarche de lutte contre les conflits pour une paix durable. Son message porte également sur l’éradication des violences sexuelles et basées sur le genre. « Stop aux violences sexuelles faites à la femme, à la jeune fille et oui à la Tolérance Zéro », a-t-elle souligné.

La voix de femmes

Mme Géneviève Inagosi, ministre honoraire de la Femme, Famille et Enfant : Pour que la femme participe aux côtés de l’homme son statut doit changer et qu’elle devienne effectivement actrice du développement pour servir son pays. Le combat a connu beaucoup d’avancées sur le plan législatif mais, il y a encore beaucoup à faire et des défis à relever notamment ; les lois qui sont discriminatoires à l’égard de la femme, par exemple, celle portant le code de la famille. Elle a insisté pour dire tout haut que 2030 c’est dans 14 ans. Géneviève Inagosi a saisi cette occasion pour mettre un accent particulier sur les pratiques préjudiciables pour la femme et pour la jeune fille qui existent encore à ce jour, à savoir ; le mariage précoce et grossesses précoces… Elle a recommandé de travailler ensemble pour saisir cette opportunité en ce mois dédié à la femme afin de mener le plaidoyer à l’endroit du Président de la République, de l’Assemblée Nationale et aux femmes parce qu’elles doivent savoir que rien ne sera donné sur un plateau d’or. Il faut le mériter. Donc les femmes doivent travailler d’arrache-pied aux côtés des hommes pour réussir le pari.

Mme Jeanne Nzuzi du CONAFED, l’un des collectifs membres de la COCAFEM/GL, a rappelé que la lutte pour l’émancipation de la femme continue. « Nous avons déjà beaucoup travaillé mais nous n’avons pas encore atteint notre objectif, celui de la parité, de l’épanouissement de leadership de la femme. Notre préoccupation aujourd’hui est que la parité qui est consacrée dans la constitution soit vraiment effective. Nous sommes entrain de lutter pour ça et aussi pour que la loi électorale soit revue et qu’elle soit également contraignante. Cela ne permet pas la représentativité effective de la femme. Aussi nous voulons renforcer les capacités des femmes. Ainsi, les femmes à la base doivent comprendre leur place dans ce processus de décentralisation», a-t-elle dit.

Il est question de savoir comment la femme a accueilli cette décentralisation avec les 26 provinces qu’a actuellement la RDC. Sur ce, la femme rurale peut saisir la décentralisation comme une opportunité pour qu’elle soit présente là où on prend des décisions pour la circonscription de sa communauté. Mme Jeanne insiste sur le combat pour assurer un lendemain meilleur, celui de parité.

Concernant la campagne « Tolérance Zéro », Mme Jeanne Nzuzi a fait savoir que les présidents de la Région des Grands Lacs ont signé et ratifié en 2011, le protocole de Kampala sur la lutte contre les violences sexuelles dont, dans les dispositions il y a le lancement de la campagne « Tolérance Zéro ». Elle a expliqué que cette campagne a été lancée ici en RDC précisément à Kinshasa au niveau Régionale, mais au niveau national, elle n’est pas encore lancée.

La COCAFEM/GL pense que c’est nécessaire que la RDC lance la campagne Tolérance Zéro puisqu’il y a l’impunité des auteurs des violences sexuelles. Il est vrai que dans cette matière, la justice n’est pas équitable entre les riches et les pauvres. Toutes les victimes des violences sexuelles n’obtiennent pas gain de cause. Il y a toujours des cas de récidive par exemple : quelqu’un qui est arrêté pour avoir commis cet acte, est aussitôt libéré. Il va encore commettre la même bêtise et ainsi de suite. Raison pour laquelle, la COCAFEM/GL veut que la RDC s’implique et lance la campagne « Tolérance Zéro ». Cette campagne a une durée de 2 ans tout en observant les services des juridictions afin que la justice soit rendue pour bouter hors de la communauté l’impunité des auteurs des violences sexuelles. C’est une occasion pour permettre aux victimes d’entrer dans leurs droits, être réhabilités moralement, médicalement et s’insérer dans leur milieu. Ce travail est réservé aux ONG qui viennent en appuie. Mais Ce travail, de prime abord, est celui du gouvernement de la République qui doit s’impliquer comme tous les autres pays de la Région des Grands Lacs.

Marie-Ange Lukiana : ancien ministre du Genre, Famille et de l’Enfant et actuelle députée nationale de la circonscription électorale de la Tshangu, a, au cours de cette célébration de la journée internationale de la femme, invité les femmes de la République Démocratique du Congo à s’impliquer totalement pour continuer à lutter contre la discrimination de sexes, aux violences dont les femmes sont victimes et pour rendre réel la thématique Genre. Pour la Femme, Mme Marie-Ange Lukiana s’est fait accompagnée d’une grande délégation des femmes ressortissantes des vingt-six (26) provinces de la RDC venues de toutes les communes de la capitale congolaise pour rendre grâce à Dieu. Il sied de rappeler que Marie- Ange Lukiana est coordonnatrice du Forum des Femmes Fortes avec le seigneur qui accorde leur participation au dialogue inclusif convoqué par le chef de l’Etat pour la paix au pays.

Geneviève MWADI

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